Au cours d’une attaque perpétrée par les Forces démocratiques armées (ADF), une milice islamiste affiliée à l’État islamique, au moins 41 personnes, principalement des étudiants, ont été sauvagement assassinées dans un lycée en Ouganda. L’attaque a eu lieu dans la nuit à la frontière occidentale du pays avec la République démocratique du Congo (RDC). Les assaillants se sont ensuite repliés dans le parc national des Virunga, emportant des otages avec eux. La communauté internationale a condamné avec vigueur cette attaque, tandis que la France a exprimé sa plus grande fermeté face à cette abomination.
L’attaque a été lancée vers 23 heures vendredi dernier, lorsque les assaillants ont pris d’assaut le lycée, un symbole fort, incendiant plusieurs bâtiments, dont le dortoir, et pillant un magasin de vivres. Il s’agissait d’une attaque coordonnée d’une ampleur considérable, selon les informations fournies par l’armée ougandaise. La plupart des victimes étaient des étudiants âgés de 16 ans et plus. Le général Dick Olum, commandant des forces de lutte contre les ADF, a expliqué que les étudiants avaient tenté de résister aux rebelles, mais avaient été submergés. Les assaillants ont fait usage de machettes pour massacrer des étudiantes et en ont enlevé d’autres. Des opérations de recherche ont été lancées par les avions militaires afin de retrouver les étudiants enlevés et de les secourir.
Le lycée Lhubiriha, situé à Mpondwe, près de Bwera dans le district de Kasese, a été la cible de cette attaque barbare. Le dortoir des garçons a été incendié et un magasin de vivres a été pillé. Les jeunes filles, quant à elles, ont été attaquées à l’arme blanche, ont précisé les forces de sécurité. Les corps des victimes, certains difficilement identifiables, ont été transportés à la morgue de l’hôpital de Bwera, selon le porte-parole des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), Felix Kulayigye. Des blessés, se trouvant dans un état critique, ont été transférés à l’hôpital, a déclaré le porte-parole de la police.
Le responsable gouvernemental de la région a signalé que plusieurs étudiants étaient toujours portés disparus, apparemment enlevés par les assaillants. Le lycée se trouve à moins de deux kilomètres de la frontière avec la République démocratique du Congo, où les ADF sont également actives et accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990. L’armée a donc lancé des opérations de poursuite en direction du parc national des Virunga, où les ADF ont trouvé refuge. Selon Reagan Miviri de l’Institut congolais de recherche Ebuteli, les ADF, qui ont prêté allégeance à l’État islamique, représentent aujourd’hui la menace la plus importante pour toute la sous-région. Il souligne leur capacité à causer des ravages et leur volonté de marquer les esprits à travers des massacres, mettant ainsi en évidence la menace qu’ils représentent pour la RDC et l’Ouganda. Il est préoccupant de constater que, malgré l’attention portée au groupe M23, les ADF demeurent, à mon avis, la plus grande menace dans cette région, tant par la nature de ce groupe que par notre connaissance limitée de ses activités. Malheureusement, la situation actuelle avec le M23 détourne en partie notre attention de cette menace cruciale.