Le 23 juillet 2024, des jeunes ougandais ont bravé l’interdiction de manifester à Kampala, la capitale de l’Ouganda, pour dénoncer la corruption endémique. Malgré la présence massive de la police anti-émeute, les manifestants ont tenté de rejoindre le Parlement, mais plusieurs d’entre eux ont été arrêtés.
La manifestation baptisée « March to Parliament » a débuté le matin même dans les rues de Kampala. Plusieurs centaines de jeunes, mobilisés par un collectif sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StopCorruption, se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Cependant, les autorités avaient pris des mesures préventives dès la veille, avec l’arrestation de trois députés du principal parti d’opposition, le National Unity Platform, et un déploiement policier important pour empêcher le rassemblement.
Les jeunes manifestants accusent le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis trente-sept ans, de protéger une classe politique corrompue. Leur colère a été attisée par plusieurs scandales de corruption ces derniers mois, impliquant des hauts fonctionnaires et des membres du gouvernement, dont la présidente du Parlement, Anita Among, sous sanctions américaines pour détournement de fonds publics.
La manifestation a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Une soixantaine de jeunes ont été arrêtés, dont trois leaders du mouvement. Vingt d’entre eux ont comparu immédiatement devant les tribunaux, inculpés de divers délits, notamment de « nuisance commune ». Un manifestant a raconté au micro de la journaliste Alexandra Brangeon comment la police militaire les a interceptés sur Nkrumah Road, dispersant brutalement le groupe.
Les jeunes manifestants reprochent au président Museveni de maintenir un système corrompu et de réprimer sévèrement ceux qui osent s’y opposer. La mise en garde du président, qui avait averti les manifestants qu’ils « jouaient avec le feu », n’a fait qu’exacerber les tensions. Ce matin-là, la ville de Kampala était jonchée de barrages policiers pour empêcher toute tentative de rassemblement.
Keneth Kitambula, avocat des droits de l’homme, a dénoncé la « réponse excessive » des autorités. Selon lui, il n’y avait aucune justification pour les arrestations et les inculpations des manifestants, accusés de charges « ridicules » comme l’oisiveté. Il considère que cette répression vise à intimider et dissuader d’autres jeunes de manifester, soulignant le climat de peur instauré par le déploiement impressionnant des forces de sécurité dans la capitale.
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