Le président Museveni a 30 jours pour promulguer ce texte adopté mardi soir, mais déjà les condamnations pleuvent. Ce texte controversé n’a pas été publié, mais on commence à connaître son contenu très répressif.
« C’est probablement l’un des pires textes du genre dans le monde », a estimé Volker Türk. Le Haut Commissaire des droits de l’homme a appelé le président Museveni à ne pas promulguer cette loi « draconienne, dévastatrice et très troublante », selon le diplomate onusien. Un projet « profondément répressif qui institutionnalise la discrimination », a réagi Amnesty. Jeudi, États-Unis, Royaume-Uni ou encore Human Rights Watch ont également dénoncé le vote de cette loi.
D’après divers observateurs, le texte prévoit la peine de mort pour le délit « d’homosexualité aggravée ». Cela concerne par exemple les récidivistes, ou toute personne ayant une relation avec une personne handicapée, niant ainsi à ces dernières « le droit d’avoir des relations consensuelles », selon l’organisation…
La loi prévoit la perpétuité pour le délit d’homosexualité simple. 14 ans de détention pour une tentative entre une amende et six mois pour ceux qui ne dénonceraient pas un homosexuel. Famille et amis soutenant leurs proches LGBT s’exposent donc à la prison. Organiser un mariage gay peut conduire à dix ans d’incarcération. Dix ans aussi, si vous fournissez une aide immobilière, par exemple en louant une chambre à un couple gay.
Quant à ceux qui font la promotion de l’homosexualité, ils s’exposent à 20 ans de détention. Cela concerne les organisations de défense ou toute personne diffusant du matériel encourageant l’homosexualité. « Un système de censure totale », a dénoncé Human Rights Watch.
Aux États-Unis, Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche et ouvertement lesbienne, a décrit un texte « extrême », qui fera augmenter les violences à l’égard de cette communauté. Son collègue John Kirby a lui mentionné d’éventuelles sanctions économiques si la loi est promulguée.