Le Mali doit être libre d’étayer sa plainte contre la France, qu’il accuse d’avoir violé son espace aérien et d’avoir soutenu des terroristes, a déclaré à Sputnik Zoumana Saïf Koné, de l’Institut sahélien de recherche et d’analyse pour la transformation du conflit (Tirac-Sahel).
Le pavé jeté dans la mare par le Mali mi-août continue de faire des vagues. Alors que Bamako a accusé Paris d’avoir violé son espace aérien et soutenu des terroristes sur son sol, des voix s’élèvent pour réclamer un dialogue apaisé sur la question.
Le Mali, dont la plainte a été bloquée à l’Onu, doit être libre d’exposer ses arguments, a ainsi déclaré à Sputnik Zoumana Saïf Koné, de l’Institut sahélien de recherche et d’analyse pour la transformation du conflit (Tirac-Sahel). Le spécialiste souligne néanmoins que le dialogue doit reprendre entre Bamako et Paris pour faire toute la lumière sur les accusations portées.
“Il faut laisser le Mali s’exprimer. Il faut lui donner la chance d’éclairer la lanterne de l’opinion publique, internationale comme nationale. Il va falloir créer un mécanisme de communication entre Bamako et Paris pour éviter l’escalade. Il faut un cadre de dialogue sérieux autour de ce problème, entre des partenaires qui sont actuellement en difficulté”, explique Zoumana Saïf Koné.
Le responsable souligne qu’il en va du “respect de la souveraineté du Mali”.
Apaisement sur le dossier des militaires ivoiriens
Le responsable se dit par ailleurs confiant pour trouver un “dénouement heureux” à la crise des militaires ivoiriens, trois d’entre eux ayant déjà été libérés début septembre.
“J’espère qu’il y aura une solution politique, pour qu’on puisse se comprendre entre pays voisins […]. Le plus important n’est pas de les retenir ou de les relâcher mais de comprendre ce qu’il s’est passé, de comprendre les intentions, pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus entre des pays frères”, déclare ainsi Zoumana Saïf Koné.
Quarante-six soldats ivoiriens sont encore détenus au Mali, après avoir été arrêtés début juillet. Bamako voient en eux des mercenaires, ce que nie Abidjan. Le Togo a proposé sa médiation pour mettre fin à la crise.
Source: Sputnik