La diva ivoirienne s’attire depuis la sortie de ce single intitulé, «Digne Fils d’Afrique», les foudres de ses compatriotes.
Aïcha Kone est droite dans ses bottes. Elle soutient Assimi Goïta, le chef de la junte militaire au Mali. Les premières notes de la chanson en disent long sur le thème. C’est une introduction militaire de quelques secondes qui ouvre la chanson; suivit d’un rythme plutôt cool sur des paroles en Malinké, une langue parlée dans la sous-région ouest africaine. Pour Aïcha Kone, Assimi Goita est un «vrai homme», un «enfant prodige». Des éloges que les ivoiriens ne supportent pas du fait des tensions en ce moment entre le Mali et la Côte d’ivoire. Alassane Ouatara accuse le Mali de retenir en otage 46 de ses soldats envoyés en mission dans le cadre des opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). En face, le chef de la junte Assimi Goïta fait le dos rond et estime que cette affaire est purement judiciaire et met en garde la Cdeao sur une quelconque forme d’instrumentation de l’affaire par la Cote d’Ivoire.
Nonobstant tout cela, la chanteuse ivoirienne maintient que le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta est une chance pour l’Afrique. Interrogée par les medias ivoiriens sur cette chanson à polémique, la chanteuse de 65 ans explique : «Je crois que le combat que mène Assimi Goïta n’est pace celui du Mali seul et je crois que nous allons nous en rendre compte plus tard. Il est sur la voie de continuer un combat mené par nos devanciers pour la liberté de l’Afrique. Si nous disons que nous sommes panafricains, nous devons comprendre les choses dans ce sens. Moi je suis une chanteuse et je soutiens Assimi parce que c’est un panafricain». Par ailleurs, elle croit pouvoir utiliser sa voix pour «toucher son cœur et passer par cette chanson pour demander son indulgence et sa clémence pour la libération de nos soldats au Mali. Ce sont des pères, des mères de famille et des enfants de l’Afrique qui, tout comme lui, essaie de tirer l’Afrique vers le haut. Nous nous battons tous autant que nous sommes pour une Afrique libre et prospère», a laissé entendre Aïcha Koné au grand désarroi de certains qui estiment que ce n’était pas le moment de sortir cette chanson.
Adeline TCHOUAKAK