Ce lundi 4 août, le Conseil constitutionnel camerounais entame l’examen de 35 recours relatifs aux candidatures à la présidentielle du 12 octobre. Plusieurs partis et personnalités contestent leur exclusion ou, au contraire, s’opposent à l’admission de certains candidats. Parmi les cas les plus scrutés figure celui de Maurice Kamto, dont la candidature a été rejetée par l’organe électoral.
Candidat du Manidem, Maurice Kamto a vu son dossier rejeté par Elecam au motif que son parti aurait déposé deux candidatures, la sienne et celle de Dieudonné Yebga. Ce doublon, contraire aux règles électorales, a conduit à l’invalidation des deux candidatures. Kamto et ses soutiens dénoncent une manœuvre de sabotage orchestrée pour l’éliminer du scrutin. Ils affirment que la seconde candidature a été introduite de manière frauduleuse et réclament la réintégration du candidat qu’ils considèrent comme régulièrement investi.
L’affaire Kamto s’inscrit dans un climat politique tendu, où la défiance envers les institutions électorales est forte. Ancien ministre et figure majeure de l’opposition, Kamto avait déjà été écarté lors de précédents scrutins, souvent dans des conditions controversées. Son exclusion renforce la perception d’un processus verrouillé, dominé par le pouvoir en place. À cela s’ajoute une série de recours visant à faire invalider des candidatures déjà retenues, dont celle du président sortant Paul Biya.
Trois recours ont été introduits contre la candidature de Paul Biya, 92 ans, dont le dépôt a pourtant été validé par Elecam. Les requérants entendent démontrer son illégalité, sans que les motifs précis aient été détaillés. Par ailleurs, Issa Tchiroma Bakary, candidat validé et ancien ministre, doit faire face à une contestation interne émanant de son propre parti, le FSNC, qui conteste la régularité de sa désignation.
L’audience annoncée comme publique pourrait se dérouler dans une atmosphère tendue. Les autorités prévoient un important dispositif policier autour du siège du Conseil constitutionnel à Yaoundé, signe que la journée pourrait être marquée par des mobilisations ou des heurts. Cette étape judiciaire, bien que technique, pourrait s’avérer décisive pour la crédibilité du processus électoral.
2025PresidentialElection :
The Electoral Board has published a list of 13 candidates qualified to run for the October 12, 2025 Presidential Election in Cameroon#2025PresidentialElection#Présidentielle2025#ElectionsCameroon #Election#Elecam #Cameroun #Cameroon pic.twitter.com/UvbDeZ5NCR— ELECAM Elections Cameroon (@elecamofficiel) July 26, 2025
La décision du Conseil constitutionnel attendue à l’issue de cette séance permettra de connaître la liste définitive des candidats. Pour l’heure, 13 candidatures ont été validées provisoirement par Elecam. La publication de la liste définitive est un tournant essentiel pour une présidentielle qui s’annonce disputée, dans un climat de fortes tensions politiques et de méfiance citoyenne.