À deux jours de l’annonce officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a dénoncé un « plan de déstabilisation » visant à plonger le Cameroun dans le chaos. Selon lui, certains acteurs politiques instrumentaliseraient les tensions postélectorales pour semer le désordre à travers de faux résultats et des appels à la rue.
Lors d’une conférence de presse à Yaoundé, le 25 octobre, le ministre a affirmé que les services de sécurité avaient déjoué plusieurs tentatives d’attentats destinées à créer la panique. Trois individus, décrits comme des « terroristes venus d’un pays voisin », auraient été arrêtés à Garoua en possession d’explosifs. Ces engins, selon le ministre, devaient être utilisés pour infiltrer des manifestations et discréditer les forces de sécurité.
Paul Atanga Nji a accusé certains candidats de l’opposition de diffuser de faux résultats et d’inciter leurs partisans à descendre dans la rue sous prétexte de « défendre leur victoire ». Sans nommer explicitement Issa Tchiroma Bakary, il a dénoncé « des responsables politiques conscients de leur incapacité à accéder au pouvoir par la voie démocratique » et qui chercheraient, selon lui, à provoquer un affrontement entre manifestants et forces de l’ordre.
Cette déclaration intervient alors que le chef du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary, a appelé à une marche pacifique le 26 octobre, veille de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. L’opposant revendique la victoire et appelle ses partisans à rester « unis et déterminés », tout en affirmant être victime de « menaces ». Ses soutiens organisent déjà des rassemblements quotidiens, parfois autour de sa résidence, pour le protéger d’éventuelles arrestations.
Le ministre a également évoqué des violences à Yaoundé et Garoua, mentionnant la mort d’une enseignante « faussement attribuée aux forces de l’ordre ». Une enquête a été ouverte pour établir les faits. Les autorités appellent la population à « garder son calme et à faire confiance aux institutions », assurant que toutes les mesures sont prises pour garantir la paix et la stabilité du pays.
À l’approche de l’annonce des résultats, la tension reste vive dans les grandes villes. Le gouvernement redoute que les appels à manifester ne dégénèrent, tandis que l’opposition affirme défendre son droit à la vérité des urnes. Dans un contexte marqué par la méfiance et la polarisation, la journée du 27 octobre s’annonce décisive pour la crédibilité du scrutin et pour la stabilité politique du Cameroun.



