Le parquet burundais a formulé une demande de peine maximale, réclamant la perpétuité contre l’ancien Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni, à l’issue de quatre jours de débats intensifs. Cette décision marque un tournant crucial dans le procès qui implique également six coaccusés, accusés de complot contre le président Evariste Ndayshimiye et d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Les accusations portées par le ministère public reposent sur des allégations selon lesquelles Bunyoni aurait engagé une “entreprise criminelle” en vue d’assassiner le chef de l’État et de renverser le régime constitutionnel. Bien que les détails aient été limités en raison d’une audience à huis clos, le procureur a évoqué l’utilisation présumée de pratiques fétichistes, soulignant la gravité des accusations portées.
Dans ce contexte, l’ancien Premier ministre, souvent considéré comme le numéro 2 du régime issu de l’ex-rébellion CNDD-FDD, est accusé de déstabiliser le taux de change du franc burundais en conservant d’importantes sommes d’argent chez lui. Parmi les coaccusés figurent des personnalités telles que Désiré Uwamahoro, ancien commandant de la Brigade anti-émeute, ainsi qu’un ancien cadre des services de renseignement et d’autres acteurs clés.
Les perspectives du procès prennent une tournure cruciale alors que le procureur demande des peines sévères, notamment 30 ans de prison pour les coaccusés. La défense de Bunyoni, plaidant non coupable, soulève des questions sur la validité des preuves et sur la légitimité des accusations. Les enjeux sont élevés, avec des réquisitions incluant des amendes considérables et la confiscation de biens présumés “mal acquis.”
Depuis la prison centrale de Gitega, où se déroule le procès sous une forte surveillance, Bunyoni a plaidé non coupable, affirmant qu’aucune loi ne l’interdit de conserver de l’argent chez lui. Il a également demandé sa libération sans conditions, arguant l’absence d’éléments infractionnels. Ces développements soulèvent des questions cruciales sur la justesse des accusations et sur la suite du procès qui capte l’attention nationale et internationale.