Procès du massacre du 28-Septembre : Des témoignages accablants contre le colonel Camara
En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 connaît des développements marquants. Mardi 25 juillet, des témoignages poignants ont été relayés à la barre, accusant le colonel Moussa Tiègboro Camara de méthodes brutales. Ancien chef des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et des crimes organisés sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara, l’officier est désormais confronté aux témoignages de victimes qui l’accusent de les avoir séquestrées et enfermées dans des conteneurs pendant plusieurs jours. Cette étape cruciale du procès vise à faire émerger la vérité sur le massacre et à dénoncer les pratiques violentes et barbares de l’accusé.
Présumés traitements inhumains et dégradants : les accusations contre le colonel Camara
Les événements du 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi auraient été marqués par des traitements inhumains et dégradants envers les opposants au régime de la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara. Selon les témoignages, ces sévices auraient été ordonnés notamment par le colonel Moussa Tiègboro Camara. Des membres du corps juridique et de la société civile auraient été séquestrés par cet officier de gendarmerie, enfermés pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, dans un conteneur situé à l’intérieur du camp militaire Alpha Yaya Diallo, qui était alors le quartier général de la junte. Me Thierno Souleymane Baldé, l’une des victimes, témoigne du calvaire subi : « Il nous a mis dans un conteneur. Personnellement, il m’a fait torturer de 8 heures à 2 heures du matin. »
Conditions de détention désastreuses : l’horreur des témoignages
Les personnes retenues ont enduré des conditions d’hygiène désastreuses, subissant la captivité jour et nuit. Me Thierno Souleymane Baldé rapporte : « Nous étions 11, plus deux personnes trouvées à l’intérieur du conteneur. Il fallait faire nos besoins à l’intérieur. Il n’y avait absolument aucun moyen d’obtenir un traitement décent. » Ces témoignages révèlent l’ampleur de la souffrance endurée par les victimes, soulignant la gravité des faits reprochés au colonel Camara.
Contestations et dénégations de la défense
La défense, représentée par Me Jean Moussa Sovogui, a réfuté catégoriquement les accusations portées contre le colonel Moussa Tiègboro Camara. Me Sovogui nie l’existence même du conteneur au camp Alpha Yaya Diallo et affirme que les services spéciaux disposaient bel et bien de lieux de détention, mais qu’il n’y avait aucun conteneur, du moins entre 2008 et 2009. Malgré ces dénégations, la cour criminelle continue d’entendre des dizaines de victimes et de témoins, poursuivant sa quête pour juger les responsables des massacres du 28 septembre 2009 à Conakry.