Les 7 et 8 août 2025, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a eu deux entretiens téléphoniques distincts avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenskyy. Objectif affiché : soutenir les efforts de paix en Ukraine et consolider les relations bilatérales. Chacun des deux dirigeants a présenté à Ramaphosa l’état des discussions, saluant le rôle de médiateur joué par l’Afrique du Sud.
Le 7 août, Vladimir Poutine a informé Ramaphosa des derniers développements sur le front diplomatique, exprimant son appréciation pour l’engagement sud-africain. Le lendemain, Volodymyr Zelenskyy a tenu un discours similaire, remerciant Pretoria pour son soutien à une résolution pacifique. Dans les deux cas, Ramaphosa a insisté sur la nécessité d’un arrêt des pertes humaines et de la destruction d’infrastructures, tout en appelant à des relations bilatérales renforcées.
Cette implication s’inscrit dans la continuité d’une initiative entamée en juin 2023. À cette date, Ramaphosa s’était rendu à Kyiv pour présenter un plan en dix points visant à résoudre le conflit par voie diplomatique. L’Afrique du Sud, aux côtés de six autres pays africains, avait également mené une mission conjointe à Moscou et Kyiv. Le document proposait un cessez-le-feu, des garanties de sécurité, la sécurisation des exportations de céréales et d’engrais, ainsi qu’une coopération post-guerre.
Si ce plan a été salué comme une avancée diplomatique notable, il n’a pas obtenu l’adhésion des deux camps. Vladimir Poutine l’a rejeté, tandis que Volodymyr Zelenskyy a exprimé sa reconnaissance, tout en conditionnant toute négociation à un cessez-le-feu préalable. La position sud-africaine reste néanmoins de poursuivre les discussions sans préconditions, misant sur un dialogue inclusif.
Pour la première fois, un groupe d’États africains a pris l’initiative d’intervenir dans un conflit majeur en dehors du continent. Cette démarche a renforcé l’image de Pretoria comme acteur diplomatique de poids et a mis en lumière l’impact indirect du conflit sur l’Afrique, notamment sur la sécurité alimentaire et les prix des matières premières.
En parallèle, l’Union africaine a soutenu l’appel à des négociations ouvertes, rappelant que la guerre a des conséquences humanitaires et économiques directes pour de nombreux pays africains. Le maintien d’un canal de dialogue entre Moscou et Kyiv reste, selon Pretoria, essentiel pour espérer un règlement durable.