La justice militaire de Kinshasa a rendu un verdict lourd de conséquences ce jeudi 8 août, condamnant 26 personnes à la peine de mort pour leur participation à la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23). Parmi les condamnés, 21 sont en fuite et ont été jugés par contumace. Les prévenus étaient accusés de crimes de guerre, de participation à un mouvement insurrectionnel, et de trahison.
Les accusations portées contre les prévenus étaient d’une gravité exceptionnelle, justifiant ainsi la sévérité du verdict. Les cinq accusés présents physiquement au tribunal semblaient résignés au prononcé de la peine capitale, une issue qui n’a surpris ni les accusés ni les observateurs, selon les rapports des correspondants sur place.
Parmi les personnes condamnées figure Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire étroitement lié au M23. Ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Nangaa a été jugé comme un chef hiérarchique influent dans les activités du M23, qui bénéficie du soutien du Rwanda dans l’est de la RDC. La cour a ordonné la confiscation de ses biens en plus de la peine capitale.
Ce procès, débuté le 24 juillet, s’est conclu en seulement deux semaines, un délai dénoncé par les avocats de la défense comme étant trop court et expéditif. En revanche, le parquet militaire considère ce procès comme un moment historique, destiné à marquer les esprits et à servir d’avertissement pour les futurs insurgés.
En plus de la peine capitale, la cour a condamné tous les accusés à verser un milliard de dollars de dommages et intérêts à l’État congolais, conformément aux demandes de la partie civile. Cette sanction financière s’ajoute au poids déjà lourd des condamnations à mort, renforçant ainsi l’ampleur du jugement rendu.
Corneille Nangaa, dont plusieurs proches ont également été condamnés à mort, espère encore l’ouverture d’un dialogue direct avec Kinshasa. Toutefois, la possibilité d’un recours en appel reste ouverte pour les cinq condamnés présents physiquement, qui disposent de cinq jours pour contester le verdict dans un climat où la peine capitale a été réactivée en RDC.