Félix Tshisekedi a procédé à un remaniement stratégique de l’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le général Christian Tshiwewe Songesha, chef d’état-major général depuis deux ans, a été remplacé par le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe. Cette décision intervient dans un contexte marqué par l’aggravation des violences dans l’Est du pays, notamment avec l’expansion territoriale du groupe rebelle M23.
Nommé en octobre 2022, le général Tshiwewe avait pour mission principale de freiner l’avancée du M23, mouvement soutenu par le Rwanda. Malgré ses efforts, le groupe rebelle a consolidé son emprise sur de vastes territoires dans le Nord-Kivu, doublant les superficies qu’il contrôlait en 2012. Face à cette situation critique, Félix Tshisekedi a choisi de confier la direction des FARDC au lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, réputé pour sa loyauté et son expérience en matière de renseignement et d’opérations.
La situation dans l’Est de la RDC continue de se dégrader. Le M23 occupe désormais des zones stratégiques comme Masisi, Rutshuru, Walikale, Nyiragongo et Lubero. Ces régions, cruciales pour la stabilité du pays, subissent les conséquences des affrontements entre forces loyalistes et rebelles. Ce contexte sécuritaire fragile, exacerbé par des tensions géopolitiques avec le Rwanda, place l’armée congolaise face à d’immenses défis.
En confiant l’état-major général des FARDC à Jules Banza Mwilambwe, Félix Tshisekedi mise sur un changement de stratégie. Ancien chef adjoint de la maison militaire du président, chargé des opérations et des renseignements, le nouveau chef d’état-major est perçu comme un homme capable de réorganiser les forces armées. Parallèlement, le général Tshiwewe a été nommé conseiller militaire auprès du président, une position stratégique pour accompagner cette transition.
Outre ce changement à la tête des FARDC, d’autres nominations ont été annoncées, notamment dans les renseignements militaires. Le général-major Christian Ndaywel, qui dirigeait cet état-major, a été réaffecté au commandement des forces terrestres. Ces permutations visent à renforcer la capacité opérationnelle de l’armée face aux défis croissants.
La réorganisation ne se limite pas aux postes les plus élevés. Plusieurs commandements régionaux et bases militaires ont également été touchés par ces nominations. Ces changements s’inscrivent dans une volonté de moderniser les FARDC et de mieux les préparer à affronter les menaces sécuritaires. Cependant, leur efficacité dépendra de la capacité de l’armée à s’adapter rapidement et à collaborer avec les partenaires régionaux pour restaurer la paix dans l’Est du pays.