Jean-Bosco Bahala, coordonnateur du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S) en République Démocratique du Congo (RDC), a été révoqué le mardi 23 juillet après avoir participé à une réunion controversée à Entebbe, en Ouganda.
La rencontre en question, qui a eu lieu la veille, a impliqué des délégués de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), y compris le groupe rebelle M23, et une délégation venue de Kinshasa. Bien que Jean-Bosco Bahala ait nié avoir rencontré les représentants de l’AFC, affirmant qu’il était en Ouganda pour le rapatriement d’enfants congolais libérés par la rébellion ougandaise de la LRA, la controverse autour de sa présence a mené à sa révocation.
À Kinshasa, les autorités de la RDC ont déclaré n’avoir mandaté personne pour discuter avec l’AFC à Entebbe. Selon RFI, la participation de Bahala à cette réunion a été facilitée par les autorités ougandaises. La rencontre a été marquée par des incidents, notamment concernant la légitimité du mandat. La réunion s’est terminée sans résultats concrets, Bahala ayant quitté les discussions de manière précipitée.
Les relations entre le gouvernement congolais et l’AFC se sont encore détériorées, écartant la possibilité d’un dialogue direct. De plus, un procès contre Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC, et d’autres collaborateurs de l’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni), s’est ouvert le mercredi 24 juillet à Kinshasa devant la Cour Militaire de la Gombe. Ce procès, mené par contumace, concerne des accusations d’activités terroristes, de crimes de guerre et de haute trahison dans l’est de la RDC.
Les autorités congolaises réitèrent leur refus de négocier avec l’AFC, insistant sur le fait que tout échange doit se faire avec le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda et sous certaines conditions. Cette position ferme souligne la complexité et la sensibilité des relations entre la RDC et les groupes rebelles de la région.
La révocation de Jean-Bosco Bahala illustre les tensions persistantes et les défis liés au processus de désarmement et de stabilisation en RDC. La situation met en lumière la nécessité d’une approche coordonnée et transparente pour aborder les conflits dans la région des Grands Lacs.