Joseph Kabila, l’ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC), poursuit ses efforts pour élargir son réseau d’alliés, malgré les lourdes accusations pesant contre lui, notamment des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des massacres de civils. Depuis près d’un an, il multiplie les rencontres avec des chefs d’État en fonction, ainsi qu’avec des anciens dirigeants africains, consolidant ainsi ses relations dans la sous-région des Grands Lacs.
Ces démarches diplomatiques se sont intensifiées depuis le début de l’année. Joseph Kabila a notamment rencontré le président kényan, William Ruto, à Nairobi, bien que les discussions entre les deux leaders n’aient pas été rendues publiques. Cette rencontre s’inscrit dans un ensemble de démarches similaires avec des acteurs politiques de la sous-région, visant à influer sur la situation sécuritaire en RDC et à rétablir son influence politique.
Le contexte de ces efforts de rapprochement s’inscrit dans une crise sécuritaire persistante, avec des violences récurrentes dans l’est de la RDC. Joseph Kabila, bien qu’ayant quitté la présidence en 2019 après deux mandats, continue d’exercer une influence considérable au sein de son pays. Il s’agit pour lui d’une démarche stratégique pour maintenir un poids politique, en particulier dans une période où l’instabilité de la RDC et de ses voisins, comme le Rwanda et l’Ouganda, préoccupe la communauté internationale.
Les perspectives de ces négociations sont diverses. D’une part, elles pourraient permettre à Kabila de se positionner comme un acteur clé dans la résolution de la crise en RDC. D’autre part, ses efforts pour renforcer les liens avec l’opposition, comme en témoigne son récent communiqué conjoint avec Martin Fayulu, pourraient marquer un tournant dans les relations internes du pays. Tous deux, anciens candidats à la présidence, plaident pour un dialogue national afin de traiter les causes profondes de la crise politique et économique du pays.
Un autre aspect des efforts de Joseph Kabila est sa relation avec Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria et facilitateur des négociations de paix en RDC. Lors d’une rencontre récente, les deux hommes ont discuté pendant plus d’une heure, abordant notamment la situation sécuritaire dans la région. Obasanjo, qui entretient également des relations avec le président actuel de la RDC, Félix Tshisekedi, semble jouer un rôle de médiateur crucial. Ces discussions, bien que discrètes, témoignent d’une volonté de trouver des solutions durables à la crise.
Enfin, l’initiative de dialogue proposée par les confessions religieuses, en particulier les Églises catholique et protestante, s’ajoute à ces discussions. Kabila et ses alliés politiques soutiennent cette démarche, qui pourrait ouvrir la voie à un processus plus inclusif pour résoudre les multiples crises que traverse la RDC. Cependant, la réussite de ce dialogue reste incertaine, tant les enjeux sont multiples et les acteurs politiques profondément divisés.