Le 7 décembre 2023, Moïse Katumbi et Martin Fayulu, deux grands leaders de l’opposition congolaise, se sont retrouvés à Genval, en Belgique. Cette rencontre, la première depuis les élections de 2023, a pour objectif principal de bloquer un projet du président Félix Tshisekedi visant à modifier la Constitution.
Le choix de Genval est important : en 2016, ce lieu avait accueilli une réunion historique de l’opposition pour s’unir contre l’ancien président Joseph Kabila. En écho à cette histoire, Martin Fayulu a déclaré : « Comme nous l’avons fait contre Kabila, nous allons le faire contre Tshisekedi. » Cette rencontre représente un pas crucial vers une opposition unifiée, malgré des mois de divisions internes.
Depuis les élections de 2023, des désaccords avaient séparé Katumbi et Fayulu sur la stratégie à adopter face au pouvoir en place. Cependant, l’idée de modifier la Constitution, perçue comme une menace pour la démocratie, a permis de créer un terrain d’entente. Malgré une atmosphère tendue au début de leur réunion, les discussions ont permis aux deux hommes de trouver un accord pour travailler ensemble.
Lors de cette réunion, les deux leaders ont décidé de poser les bases d’un plan commun pour s’opposer à la révision constitutionnelle. Hervé Diakiese, porte-parole de Katumbi, a souligné que cette initiative n’a pas pour but de former une alliance pour le pouvoir, mais de défendre les principes fondamentaux de la Constitution.
Avant de rencontrer Katumbi, Fayulu avait déjà entamé des discussions avec d’autres figures de l’opposition, comme Delly Sesanga, ancien candidat à la présidentielle, qui partage son opposition au projet de Tshisekedi. Fayulu prévoit de continuer ces efforts pour élargir la coalition et renforcer la mobilisation contre cette initiative controversée.
Les proches des deux leaders annoncent qu’un plan d’action commun sera bientôt dévoilé. Ce plan vise à sensibiliser la population et à mobiliser les acteurs politiques contre le projet de révision de la Constitution. Si cette dynamique se poursuit, elle pourrait transformer la lutte politique en RDC et renforcer le rôle de l’opposition dans le débat public.