La situation dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) reste tendue, avec des affrontements récents dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. L’Alliance des Forces de la République du M23 (AFC/M23) accuse l’armée congolaise (FARDC), la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) d’être responsables des attaques contre Goma, l’aéroport de Kavumu et d’autres localités de ces deux provinces. Ces accusations ont été formellement rejetées par les autorités congolaises, la SADC et la Monusco.
La Monusco, par la voix de sa porte-parole Neydi Khadi Lo, a fermement démenti ces allégations. Elle a qualifié ces accusations de « graves et dangereuses », soulignant qu’aucune base de la mission onusienne n’a été utilisée pour planifier des attaques. Selon Khadi Lo, les accusations visent à faire de la Monusco un bouc émissaire dans un contexte de désinformation et de frustrations face à la situation sécuritaire complexe. La mission rappelle qu’elle est présente en RDC pour soutenir le gouvernement dans la protection des civils et la stabilisation du pays, et appelle à un dialogue factuel pour restaurer la confiance.
La mission de l’ONU en RDC précise qu’elle assure la protection de nombreux civils dans la région, et qu’en janvier dernier, plus de mille militaires et policiers congolais ont été placés sous sa protection à Goma. Ces militaires ont été désarmés avant d’être intégrés dans les bases de la Monusco, où ils ont reçu une aide alimentaire et un abri dans un environnement extrêmement instable. La mission insiste sur le fait qu’elle respecte pleinement son mandat et s’efforce d’assurer la sécurité et le bien-être de ceux sous sa protection, malgré les pressions sécuritaires croissantes.
Les accusations concernant les militaires qui auraient rejoint les groupes armés, comme les Wazalendo, restent floues. Selon plusieurs sources, ces militaires ont été désarmés à leur arrivée dans les bases de la Monusco, mais certains d’entre eux sont arrivés sans pièces d’identité, compliquant leur identification. Ce manque de documentation de base a rendu difficile le suivi de leur situation. Bien que la Monusco ait enregistré la présence de près de 3 000 militaires, il semblerait que seulement 1 200 soient toujours sous sa protection. Le départ d’autres militaires n’a pas fait l’objet d’un suivi détaillé, ce qui suscite des interrogations sur leur sort.
Concernant les départs des militaires, les sources de la Monusco réfutent l’idée d’une libération forcée. Ils expliquent que ces militaires ont quitté volontairement les bases après avoir signé un document qui précisait leur décision de partir. De plus, aucun d’entre eux n’était armé au moment de leur départ. Ce processus soulève toutefois des préoccupations quant à l’absence de suivi après leur sortie des bases de la Monusco, laissant des zones d’ombre sur leur intégration possible dans d’autres groupes armés.
La situation en RDC, notamment dans l’est du pays, continue de soulever des questions complexes sur le rôle de la Monusco et son efficacité à gérer la sécurité dans un environnement où plusieurs groupes armés rivalisent pour le contrôle du territoire. L’impasse actuelle pourrait entraîner des tensions accrues, non seulement entre les groupes armés et les forces de l’ordre, mais aussi au sein de la communauté internationale, notamment concernant l’efficacité de l’intervention de la Monusco et des autres acteurs impliqués.