Le sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), réuni le 13 mars en visioconférence, a acté la fin du mandat de la force militaire déployée dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les discussions se sont concentrées sur la situation sécuritaire dans la région, exacerbée par la prise de Goma par le groupe armé M23 en janvier dernier. La fin de mission de la force de la SADC, la SAMIDRC, a été décidée, au moment où la situation sur le terrain reste tendue et incertaine.
La SAMIDRC avait été déployée pour remplacer la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), après des tensions diplomatiques avec Kinshasa. La présence des forces de la SADC, initialement saluée comme un moyen de renforcer la stabilité dans l’est de la RDC, s’est retrouvée dans une position délicate depuis la prise de Goma par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Face à la pression croissante et au manque de résultats tangibles, la décision de mettre fin à cette mission s’est imposée comme une issue logique.
L’est de la RDC est en proie à des conflits armés incessants depuis plusieurs années, alimentés par des groupes rebelles locaux et étrangers. Le M23, en particulier, a intensifié ses attaques, soutenu par le Rwanda, selon les autorités congolaises. Les tensions entre Kinshasa et Kigali ont atteint un point critique, exacerbées par les conflits d’intérêts régionaux et les enjeux de sécurité nationale. L’interdiction de la force de la SADC intervient dans ce contexte complexe, où les solutions militaires semblent avoir atteint leurs limites.
Avec la fin de la mission militaire de la SADC, les regards se tournent désormais vers une solution politique. Le sommet a recommandé un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes, y compris les groupes armés actifs dans la région. Un processus diplomatique est en cours, avec une rencontre prévue à Luanda le 18 mars entre Kinshasa et le M23, sous l’égide de la médiation angolaise. Si ces discussions se concrétisent, elles devraient se baser sur les résolutions des Nations unies et les processus déjà entamés à Luanda et Nairobi pour résoudre le conflit.
La réunion prévue à Luanda pourrait marquer une étape décisive dans la recherche d’une solution durable. Kinshasa a confirmé la réception de l’invitation, mais reste prudent quant à la composition de sa délégation. Selon Tina Salama, la porte-parole du président Félix Tshisekedi, tout dialogue devra s’inscrire dans le cadre des résolutions de l’ONU et des processus de paix déjà en cours. Du côté du M23, aucune réaction n’a été donnée à cette initiative, laissant planer un doute sur la véritable volonté du groupe à négocier.
Alors que la situation reste fragile, les analystes restent partagés sur l’efficacité de ces négociations. D’un côté, certains estiment que la pression diplomatique et les discussions avec les groupes armés pourraient offrir un espoir de paix durable, tandis que d’autres craignent que des enjeux géopolitiques régionaux ne viennent entraver tout progrès substantiel. Il reste à voir si les partis concernés seront prêts à faire des concessions, tant sur le plan politique que sécuritaire.