L’armée congolaise a annoncé, lundi 13 janvier, avoir repris le contrôle de cinq agglomérations clés dans le territoire de Masisi, situé dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces succès, obtenus dans le cadre de l’opération « Caterpillard 2 », marquent une avancée notable dans la lutte contre le groupe armé M23.
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par des groupes armés locaux appelés Wazalendo, ont délogé les combattants du M23 de Lumbishi, Luziratanka, Kamatale, Bigataga et Kabingo. Selon le colonel Guillaume Ndjike, porte-parole des FARDC, ces positions étaient convoitées par le M23 pour l’exploitation illégale de minerais. L’armée congolaise a également intensifié ses actions aériennes, pilonnant les positions ennemies dans les collines de Mufunzi et Nyaboro, près de Ngungu, à l’ouest de Goma.
Depuis 2021, le Nord-Kivu est le théâtre d’affrontements entre les FARDC et le M23, un groupe rebelle accusé d’être soutenu par le Rwanda. Ces tensions s’inscrivent dans un conflit plus vaste mêlant rivalités régionales, intérêts économiques et enjeux sécuritaires. Le territoire de Masisi, riche en ressources minières, est particulièrement stratégique dans cette lutte pour le contrôle de l’est du pays.
Les autorités congolaises espèrent que cette avancée permettra de rétablir une certaine stabilité dans la région, tout en envoyant un message fort aux rebelles et à leurs soutiens présumés. Cependant, les observateurs restent prudents, soulignant que des ripostes du M23 pourraient prolonger les violences. Par ailleurs, la communauté internationale appelle à une reprise des négociations pour un règlement durable du conflit.
L’opération « Caterpillard 2 » illustre la stratégie offensive adoptée par les FARDC, combinant forces terrestres et aériennes pour maximiser l’impact sur le terrain. Toutefois, la situation humanitaire dans le Nord-Kivu reste critique, avec des milliers de déplacés fuyant les combats. Des organisations humanitaires alertent sur le risque de crise alimentaire et sanitaire dans les zones touchées.
Pour certains analystes, le conflit en RDC dépasse les seules dynamiques internes. « La présence de groupes armés comme le M23 reflète les luttes d’influence régionales et la compétition pour les ressources naturelles », explique un expert en géopolitique africaine. De leur côté, les populations locales, prises au piège entre les différentes factions, réclament un soutien accru du gouvernement et de la communauté internationale pour mettre fin à des décennies d’instabilité.