Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a achevé l’évacuation de plus de 1 300 policiers et militaires congolais, désarmés depuis la prise de Goma par le mouvement rebelle M23, vers Kinshasa. Cette opération humanitaire, longue de deux semaines, a permis de transporter ces forces armées et leurs familles sur près de 2 000 kilomètres, dans des conditions complexes.
Cette évacuation a mobilisé d’importants moyens logistiques, combinant plusieurs convois routiers entre Goma et Lubero, ainsi que de nombreux vols en hélicoptère et en avion. Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, souligne la difficulté de l’opération, qui a traversé des lignes de front actives et des zones encore marquées par les conflits récents. Le danger lié aux restes explosifs sur certains tronçons a renforcé la complexité de la mission.
Ce déplacement s’inscrit dans un contexte tendu où, depuis la prise de la capitale du Nord-Kivu par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFC-M23) fin janvier, ces agents des Forces armées de la RDC (FARDC) avaient trouvé refuge dans des bases de la Monusco. Leur désarmement et évacuation visaient à réduire les risques d’affrontements dans une région déjà fragilisée par des années de conflit.
Le CICR espère que cette opération pourra servir de précédent pour d’autres accords humanitaires destinés à apaiser les tensions dans l’est du pays. L’organisation rappelle qu’elle ne décide pas elle-même des bénéficiaires de telles évacuations, mais se tient prête à intervenir si d’autres demandes sont formulées par les acteurs concernés.
Enfin, cette initiative illustre le rôle crucial du CICR dans la médiation entre groupes armés et autorités étatiques, en cherchant à préserver la sécurité des populations et des combattants désarmés. Ce type d’opérations reste une étape sensible vers une stabilisation durable dans la région.