Le 29 avril 2025, les troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont entamé leur retrait de Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Ce départ s’inscrit dans le cadre d’un accord négocié avec le groupe politico-militaire M23, qui contrôle la ville depuis fin janvier 2025. Bien que l’organisation n’ait pas révélé le nombre exact de soldats concernés par ce retrait, des images montrent des dizaines de camions transportant du matériel militaire et des véhicules blindés quittant la ville, soulignant l’ampleur de l’opération.
Ce retrait, qui se fait par voie terrestre, a débuté dans la matinée du 29 avril. Il se distingue par son itinéraire, les troupes ayant traversé la frontière avec le Rwanda avant de se diriger vers la Tanzanie. Ce départ par la route était initialement évité par l’Afrique du Sud, le principal contributeur en termes de soldats, en raison de la popularité négative de la mission après la mort de quatorze soldats sud-africains. En raison des infrastructures dégradées, notamment l’aéroport de Goma, le choix de la route est devenu inévitable pour ce premier contingent.
Les troupes de la SADC avaient été déployées en RDC en décembre 2023 dans le cadre de la stabilisation de la région du Nord-Kivu, dévastée par les conflits armés entre l’armée congolaise et divers groupes rebelles, dont le M23. La mission faisait suite à des appels à l’aide de la RDC et visait à soutenir les efforts de paix tout en assurant la sécurité de la population civile. Cependant, la mission s’est rapidement heurtée à des difficultés, tant sur le terrain que sur le plan politique, notamment en Afrique du Sud, où la perte de soldats a exacerbé les critiques.
Le retrait de la SADC est prévu pour se poursuivre jusqu’à fin juin 2025, avec une évacuation progressive des troupes et de leur équipement. Cette décision marque un tournant dans les efforts de paix en RDC. À mesure que les troupes se retirent, la question de la sécurité dans la région reste cruciale. Les autorités congolaises devront désormais gérer seules la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, une tâche complexe au regard de la persistance des tensions et des affrontements dans la zone.
Le départ des troupes de la SADC soulève de nombreuses interrogations sur l’efficacité de l’intervention militaire en Afrique centrale. Si les autorités congolaises ont salué l’engagement des forces régionales, de nombreux analystes et citoyens se montrent sceptiques quant à l’impact réel de la mission. Les pertes humaines, notamment la mort de soldats sud-africains, ont laissé des traces profondes. Par ailleurs, la gestion des infrastructures et des ressources sur place, telles que l’aéroport de Goma, met en lumière les défis logistiques auxquels ont dû faire face les forces de la SADC. Ces éléments soulignent les limites des interventions militaires extérieures, surtout face à des conflits de longue durée aux racines complexes.
Le départ de la SADC pourrait redéfinir les dynamiques de pouvoir en RDC. Bien que la mission de la SADC ait permis de stabiliser momentanément certaines zones, les causes profondes du conflit au Nord-Kivu – notamment les tensions ethniques, les rivalités politiques et les luttes de pouvoir – demeurent non résolues. Les autorités congolaises, désormais seules face à ces défis, devront travailler à trouver des solutions durables pour maintenir la paix dans une région en proie à des violences incessantes.