Le général ougandais Kainerugaba fils du président ougandais Yoweri Museveni a lancé un ultimatum de 24 heures aux forces présentes dans la ville de Bunia, dans l’est du Congo, menaçant d’entamer un assaut si elles ne se rendaient pas dans ce délai. Ce message, relayé sur X, marque une escalade des tensions dans une région déjà instable.
Dans son avertissement, le haut gradé affirme que le Président ougandais a autorisé l’attaque, soulignant ainsi le soutien officiel de son gouvernement. Kainerugaba précise également que les membres du groupe ethnique Bahima seraient particulièrement ciblés, insistant sur le fait qu’aucune violence ne pourra être exercée sur son peuple sans en supporter les conséquences.
Cet ultimatum s’inscrit dans une dynamique régionale complexe, où la rivalité et les tensions ethniques n’ont cessé de se raviver. Depuis plusieurs années, la frontière entre l’Ouganda et la RDC demeure un théâtre de conflits, alimenté par des revendications historiques et des luttes pour l’influence dans la région. Les liens entre acteurs militaires et politiques, ainsi que les alliances traditionnelles, compliquent encore davantage le paysage sécuritaire.
À court terme, l’ultimatum de Kainerugaba laisse présager un assaut qui pourrait intensifier la crise humanitaire et sécuritaire à Bunia. Sur le long terme, cette situation risque de redéfinir les rapports de force dans la région, notamment en consolidant l’influence ougandaise sur les affaires congolaises et en impactant les équilibres ethniques et politiques déjà fragiles.
Des analyses récentes suggèrent que cette opération ne pourrait être qu’un prélude à une stratégie plus large de sécurisation de zones stratégiques par l’UPDF. Les commentaires antérieurs du général, notamment celui qualifiant les rebelles du M23 de “frères” dans leur lutte pour les droits des Tutsis, indiquent une volonté de renforcer des alliances basées sur des intérêts communs, mais aussi sur des identités ethniques et politiques partagées.
Des experts régionaux estiment que cette offensive pourrait aggraver les tensions déjà palpables entre la RDC et l’Ouganda. Des témoignages sur le terrain révèlent une inquiétude grandissante parmi les populations locales, qui craignent que la violence ne se propage et n’entraîne une nouvelle vague de déplacements massifs. Dans ce contexte, l’opération annoncée par Kainerugaba soulève de sérieuses interrogations quant à la stabilité future de l’ensemble de la région des Grands Lacs.