Les autorités de la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé la suspension de toutes les activités minières à partir du lundi 22 juillet. Cette décision vise à remettre de l’ordre dans un secteur souvent accusé d’illégalité et de manque de traçabilité.
Le gouverneur Jean-Jacques Purusi, en poste depuis juin, a ordonné cette suspension totale pour répondre aux problèmes de gestion et de régulation dans le secteur minier. Toutes les sociétés exploitant de manière artisanale des ressources telles que l’or, la cassitérite et le coltan devront cesser leurs activités. Ces sociétés, souvent à capitaux étrangers, notamment chinois, ont reçu un délai de 72 heures pour se conformer à cette décision.
La décision de suspendre les activités minières découle de la pression exercée par la société civile et l’assemblée provinciale, qui ont mené des enquêtes sur la gestion du secteur minier entre 2019 et juin 2024. Ces enquêtes ont révélé que plus d’une centaine d’entreprises opéraient illégalement, contribuant à une porosité économique nuisible à la province. Pascal, un habitant de Bukavu, a exprimé son soutien à cette initiative, soulignant le rôle néfaste de ces entreprises illégales.
Le but de cette suspension est de garantir la traçabilité des minerais et de préserver les vies humaines. Le gouverneur Purusi suit les recommandations pour une gestion plus transparente et durable des ressources minières. Jean-Pierre Mouenda, président de la société civile du territoire de Mwenga, a souvent alerté sur l’impact environnemental et la traçabilité des minerais, en ciblant particulièrement les sociétés minières chinoises.
Cette mesure est cependant perçue par certains représentants anonymes des sociétés minières comme un moyen pour chaque nouveau gouverneur de se remplir les poches. Malgré ces critiques, la décision reste ferme avec l’objectif de réformer un secteur miné par les pratiques illégales et le manque de régulation.
Les autorités du Sud-Kivu ont fixé une première réunion avec les sociétés d’exploitation pour le 30 juillet, afin de discuter des futures régulations et de la mise en place de nouvelles normes. Cette rencontre marquera une étape cruciale dans la restructuration du secteur minier de la province, cherchant à instaurer un environnement plus sûr et plus transparent pour les activités minières.