Dans un effort pour apaiser les tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), une réunion virtuelle a eu lieu le 1er avril 2025, réunissant les facilitateurs désignés par les chefs d’État de la SADC et de l’EAC. Cette rencontre, symbolique, marque le début d’un nouveau cycle diplomatique visant à relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali, deux capitales clés dans la dynamique régionale. Si cette rencontre est un pas important vers la réconciliation, elle soulève également des questions sur la manière dont ces discussions pourront se traduire par des actions concrètes sur le terrain.
Co-présidée initialement par William Ruto et Emmerson Mnangagwa, la réunion s’est finalement tenue sous la seule présidence du président kényan. Les discussions ont permis de poser les bases de la mise en œuvre de la feuille de route adoptée lors du sommet du 24 mars 2025, par les dirigeants régionaux. Cette feuille de route prévoit des mesures spécifiques pour améliorer la sécurité dans l’Est de la RDC et encourager un dialogue apaisé entre le gouvernement congolais et le Rwanda. En plus des aspects politiques, les facilitateurs ont également discuté des questions logistiques et de financement nécessaires pour appuyer ces initiatives. Une proposition clé du Kenya a été de fournir un cadre opérationnel depuis Nairobi, afin d’assurer le déploiement des facilitateurs dans la région.
La situation en RDC, notamment dans l’Est du pays, demeure complexe. Depuis plusieurs années, cette région est le théâtre de violences armées entre différentes milices, dont les groupes M23, soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises, et d’autres acteurs locaux. Ce conflit, avec ses répercussions transfrontalières, a aggravé les tensions entre Kinshasa et Kigali, alimentant des accusations réciproques de soutien aux groupes armés. Les précédents dialogues, comme ceux menés à Nairobi et Luanda, ont montré que la situation nécessite des solutions politiques et diplomatiques durables. La fusion de ces deux processus en une seule initiative semble indiquer une volonté de renforcer la coopération régionale pour mettre fin à l’impasse sécuritaire.
Les étapes suivantes de ce processus diplomatique incluent des contacts directs entre les autorités de Kinshasa et de Kigali, dans l’espoir de rouvrir les négociations bilatérales sur les questions sécuritaires et politiques. Cette démarche vise à instaurer un dialogue direct et à rétablir la confiance entre les deux nations, qui ont connu plusieurs années de tensions. Cependant, les attentes sont modérées, car le précédent dialogue avait déjà échoué à apporter des résultats concrets, notamment en ce qui concerne le retrait des groupes armés étrangers de la RDC. La réussite de ce nouveau cycle dépendra de la volonté des deux parties de faire des compromis et de prendre des mesures concrètes sur le terrain.
Outre le processus mené par la SADC et l’EAC, un autre volet de la diplomatie se poursuit à Doha, sous l’égide du Qatar. Bien que le premier round des négociations entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 se soit tenu la semaine précédente, des obstacles logistiques et diplomatiques restent à résoudre. À ce jour, aucune invitation officielle n’a été envoyée pour une nouvelle rencontre, et les détails précis de la suite des négociations sont encore flous. Ces initiatives parallèles témoignent de la complexité des efforts de paix dans la région, qui nécessitent une coordination minutieuse entre plusieurs acteurs internationaux.
Le rôle des facilitateurs, dont les personnalités politiques telles que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ex-présidente kényane Uhuru Kenyatta, sera déterminant dans la mise en œuvre des décisions prises. Cependant, l’absence du Sud-Africain Kgalema Motlanthe, prévue initialement comme co-facilitateur, soulève des interrogations. Bien que des raisons de santé aient été évoquées, cette absence pourrait influencer la dynamique des négociations, notamment en termes de représentation régionale. Le succès de ces initiatives dépendra en grande partie de la capacité des facilitateurs à maintenir une pression constante sur les parties prenantes, tout en assurant une médiation efficace et impartiale.