En République démocratique du Congo, une soixantaine de détenus de la prison centrale de Makala à Kinshasa sont actuellement jugés en procédure de flagrance par un tribunal militaire. Ces individus sont accusés de crimes graves tels que viols, destructions, incendies volontaires et actes de terrorisme, commis lors d’une récente tentative d’évasion. La prochaine audience du procès est fixée à lundi prochain.
L’ouverture du procès a eu lieu ce jeudi 5 septembre au sein même de la prison de Makala. Parmi les accusés figurent deux soldats et deux policiers. Le tribunal s’est concentré ce mercredi sur les accusations de viols massifs subis par les femmes détenues. D’après une victime, presque toutes les 320 femmes emprisonnées à Makala auraient été violées par des hommes venus d’autres pavillons de la prison, dont certains armés de machettes et autres armes blanches.
Ce procès intervient dans un contexte de graves dysfonctionnements sécuritaires au sein de la prison. Lors de la tentative d’évasion, plusieurs pavillons ont été saccagés, et des actes de violence extrême ont été perpétrés. Les détenus ont non seulement commis des actes de vandalisme, mais ont également attaqué les prisonnières, provoquant un choc national face à l’ampleur des viols rapportés. Le tribunal a identifié plusieurs mineures parmi les victimes qui ont eu le courage de témoigner.
Les perspectives de ce procès sont cruciales pour les victimes et la justice congolaise. La reconnaissance éventuelle de la responsabilité de l’État congolais pour n’avoir pas protégé les détenues pourrait ouvrir la voie à une indemnisation. L’absence de prise en charge psychologique pour les victimes, ainsi que la fourniture limitée de soins médicaux, a suscité des critiques quant à la gestion de cette crise par les autorités.
Les parties civiles ont réussi une première avancée en obtenant la comparution de l’État congolais en tant que responsable civil des événements survenus à Makala. Cette reconnaissance pourrait représenter une victoire symbolique pour les victimes, bien que des zones d’ombre subsistent, notamment sur l’implication exacte de certains accusés dans les violences.
Ce procès, qui s’annonce complexe, met en lumière les graves failles sécuritaires des prisons congolaises. Les prochaines audiences seront déterminantes pour faire la lumière sur les responsabilités, tant des détenus que de l’État, dans cette tragédie humaine.