L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a approuvé une nouvelle prolongation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Cette mesure exceptionnelle est en place depuis mai 2021 pour lutter contre les groupes armés dans l’est du pays. Il s’agit de la 85ème fois que cette mesure est prolongée, et de nombreux députés ont exprimé leur frustration devant l’absence de résultats concrets.
Les critiques se sont intensifiées au sein de l’Assemblée nationale. Beaucoup de députés ont manifesté leur indignation, affirmant que la situation sécuritaire ne s’améliore pas et que la violence continue dans l’est du pays, malgré les mesures d’exception. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a indiqué qu’il avait fait savoir au président Félix Tshisekedi que l’état de siège perdait de sa légitimité aux yeux de la population.
L’état de siège avait été instauré pour aider les forces de sécurité à reprendre le contrôle de la région, en plaçant les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sous administration militaire. Cependant, après deux ans, la situation sur le terrain reste difficile et les progrès sont très limités. Beaucoup commencent à remettre en question l’efficacité de cette mesure, étant donné l’absence de résultats significatifs.
Pour évaluer l’efficacité de l’état de siège, plusieurs initiatives ont été mises en place. Vital Kamerhe a demandé au président Tshisekedi de rencontrer les députés des provinces concernées afin qu’ils puissent partager directement leurs observations. En outre, des réunions à huis clos auront lieu avec les gouverneurs militaires de l’Ituri et du Nord-Kivu, ainsi que des membres du gouvernement, pour évaluer l’efficacité de cette mesure. La première ministre, Judith Suminwa, prévoit également une mission d’évaluation sur le terrain d’ici la fin novembre.
Certaines personnalités politiques et membres de la société civile demandent le retour aux institutions civiles, tout en maintenant des opérations militaires renforcées dans la région. En août dernier, plusieurs voix s’étaient élevées pour demander la levée de l’état de siège, estimant qu’il limitait les libertés sans apporter de résultats. Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch ont aussi critiqué cette mesure, affirmant qu’elle était utilisée pour réprimer les opposants et arrêter les défenseurs des droits humains.
Malgré les critiques, le gouvernement insiste sur la nécessité de maintenir l’état de siège dans les zones touchées par la violence. La mission prévue et les discussions avec les gouverneurs et les députés visent à déterminer la meilleure façon de poursuivre, voire d’adapter les stratégies actuelles. Pour les populations locales, la priorité reste l’amélioration rapide de la sécurité, car la vie quotidienne reste très incertaine.