En République démocratique du Congo (RDC), la Haute cour militaire a confirmé la condamnation à mort de cinq membres de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire. Ces personnes ont été jugées coupables de trahison et de participation à une insurrection. Le ministre de la Justice a annoncé le 5 décembre 2024 que ces peines seront appliquées.
Les condamnés, qui sont détenus à Kinshasa, incluent Eric Nkuba, ancien conseiller de Corneille Nangaa, l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ainsi que Nangaa Baseane, un membre de la famille de Nangaa. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a confirmé que les condamnations seront exécutées prochainement. Cela montre la volonté du gouvernement de lutter contre la trahison et l’insurrection. « Nous allons veiller à ce que la peine de mort soit exécutée », a-t-il déclaré.
Jusqu’à mars dernier, la RDC appliquait un moratoire sur la peine de mort, en commuant les peines capitales en prison à perpétuité. Mais en 2024, le gouvernement a décidé de lever ce moratoire. Depuis cette levée, plusieurs condamnations à la peine de mort ont été prononcées, bien qu’aucune exécution n’ait encore eu lieu. Ces condamnations ont concerné principalement des militaires et des accusés de trahison.
En plus des condamnés présents, la Haute cour militaire a jugé 21 autres membres de l’AFC par contumace, dont Corneille Nangaa. La cour a suspendu la procédure en appel pour ces accusés absents, mais des mandats d’arrêt internationaux vont être lancés pour les retrouver et les juger en personne. Cette mesure montre la détermination du gouvernement à poursuivre ceux impliqués dans des actions insurrectionnelles.
L’Alliance du fleuve Congo (AFC), fondée par Corneille Nangaa, est accusée de collaborer avec des groupes armés présents dans l’est de la RDC, comme le groupe M23. Ces liens renforcent l’image de l’AFC comme un acteur important de l’instabilité dans cette région. Le gouvernement veut envoyer un message clair en appliquant des sanctions sévères contre ceux qui menacent la sécurité nationale.
La possible exécution de ces condamnations à mort pourrait être un tournant pour la justice en RDC après des années sans application de la peine capitale. La communauté internationale a exprimé des inquiétudes, et des organisations de défense des droits de l’homme craignent que cette décision ne détériore les droits fondamentaux en RDC. Si les exécutions ont lieu, elles relanceront sûrement le débat sur l’utilisation de la peine de mort, tant au niveau national qu’international.