Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait une annonce importante ce jeudi 21 septembre en décidant de radier plus de 1 200 sociétés œuvrant dans le secteur de la sous-traitance. Cette décision intervient dans un contexte où l’État perdait annuellement 8 milliards de dollars en raison d’activités illégales dans ce secteur. L’objectif désormais affiché est de diversifier l’économie congolaise en favorisant la création d’une classe moyenne.
La décision de radiation des sociétés de sous-traitance fait suite à un contrôle minutieux réalisé par l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) à Kinshasa. Ce contrôle a permis de détecter des sociétés qui non seulement ne respectaient pas les critères d’éligibilité au marché de la sous-traitance, mais qui opéraient également illégalement, en encaissant leurs paiements à l’étranger. Cette situation a causé d’importants manques à gagner pour les finances publiques congolaises, ainsi que la fuite de capitaux hors du pays.
Certaines des sociétés radiées ne respectaient pas la loi en termes de détention des parts. En RDC, au moins 51% des parts d’une entreprise de sous-traitance doivent être détenues par des Congolais. D’autres entreprises, notamment dans le secteur minier, étaient soupçonnées de fraude en utilisant des prête-noms, une pratique que les autorités cherchent à éradiquer. En conséquence, les entreprises principales collaborant avec des sociétés radiées seront également sanctionnées.
L’ARSP estime que les 1 200 sociétés radiées ne représentent qu’une partie du problème, et elle prévoit d’étendre son action aux provinces à forte activité économique, notamment le Katanga, le Kivu, le Kasaï et le Nord-Est. En parallèle, environ 400 nouvelles sociétés ont été admises dans le secteur, et l’ARSP attend de nouvelles souscriptions d’entrepreneurs. En moins d’une année, le nombre de sociétés de sous-traitance en RDC est passé d’environ 4 000 à plus de 15 000. Les autorités espèrent atteindre la cible de 50 à 60 000 sociétés à capitaux majoritairement congolais d’ici la fin de l’année, ce qui témoigne d’une expansion rapide de ce secteur économique crucial pour le pays.