Depuis le début de l’année 2025, plus de 400 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). L’organisation se dit “gravement préoccupée” par l’escalade de la violence et l’impact dramatique sur les populations civiles.
Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, déjà marquées par la présence de 4,6 millions de déplacés, les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) s’intensifient. Depuis vendredi, de violents combats ont éclaté autour de Sake, un verrou stratégique à proximité de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Ces hostilités, accompagnées de bombardements et d’explosions, ont coupé tous les accès humanitaires dans la région, aggravant la crise.
La région de l’est de la RDC est depuis des décennies le théâtre de conflits armés complexes, mêlant luttes de pouvoir, contrôle des ressources naturelles et tensions ethniques. Le M23, une rébellion issue d’un accord de paix avorté en 2012, a récemment intensifié ses attaques, malgré un cessez-le-feu signé en août dernier. Cette recrudescence de violence met en lumière l’incapacité des acteurs nationaux et internationaux à stabiliser durablement la région.
La communauté internationale, à travers des voix comme celle d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, appelle à un arrêt immédiat des hostilités. L’ONU exhorte le M23 à se retirer des zones occupées et à respecter les accords de cessez-le-feu. Néanmoins, sur le terrain, la réalité est marquée par une intensification des combats et un risque accru de déstabilisation régionale, alors que la situation humanitaire atteint un point critique.
Les habitants de Goma, pris de panique, tentent de fuir vers des zones supposées plus sûres, tandis que l’afflux de blessés surcharge les structures hospitalières. Des ambassades étrangères ont émis des avertissements pressants à leurs ressortissants, rappelant la fragilité de la situation. Sur le plan militaire, le porte-parole de l’armée congolaise, Guillaume Njike Kaiko, assure que des efforts sont en cours pour stopper l’avancée du M23 et reprendre le contrôle de Sake.
Le blocage des corridors humanitaires et l’augmentation du nombre de déplacés posent de sérieux défis logistiques aux ONG présentes sur le terrain. Pendant ce temps, les populations civiles restent en première ligne de cette tragédie, exposées à des violences accrues et à un avenir incertain. Si aucune solution durable n’est trouvée, les experts craignent une aggravation de la crise, tant pour la RDC que pour ses voisins.