À Goma, onze militaires du 223ème bataillon de réaction rapide font face à un risque imminent de condamnation à la peine de mort. Ces hommes, accusés de « lâcheté » face au M23, attendent le verdict final dans une affaire qui soulève des questions profondes sur le courage, la discipline et la justice dans les rangs de l’armée de la République démocratique du Congo (RDC).
Les avocats de la défense, menés par Me Alex Tcheka, ont plaidé vigoureusement contre l’accusation d’abandon de poste. Leur argument central repose sur le fait que les soldats incriminés ne fuyaient pas mais cherchaient à se réapprovisionner en munitions, une nuance cruciale dans le contexte des combats contre le M23, un groupe rebelle appuyé par l’armée rwandaise.
La situation à Saké, dernier bastion sous contrôle gouvernemental avant l’incident, est emblématique des tensions régionales. L’accusation de lâcheté porte en elle le poids de l’urgence stratégique et de la peur d’une avancée significative des forces rebelles dans une région déjà marquée par des décennies de conflits.
La potentielle réintroduction de la peine de mort, après un moratoire de 20 ans, pose des questions éthiques et juridiques majeures. Au-delà du sort des onze militaires, c’est la volonté de la RDC de renouer avec une pratique largement abandonnée sur le continent qui est scrutée. Ce procès pourrait marquer un tournant dans l’approche de la discipline militaire et de la justice en temps de guerre.