Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par l’armée rwandaise ont repris avec intensité. Depuis jeudi soir, des tirs ont retenti dans les zones de Sake et Kibumba, autour de Goma, capitale du Nord-Kivu. Vendredi matin, des affrontements ont également éclaté dans le territoire de Nyiragongo, entraînant des déplacements massifs de population.
Le M23, appuyé par des forces spéciales rwandaises, mène une offensive coordonnée. À Sake, les FARDC ont mobilisé des hélicoptères et des mortiers pour contrer l’avancée rebelle. Un obus tombé à Turunga a causé la mort de deux civils, tandis que dans le territoire de Lubero, des bombardements nocturnes ont blessé plusieurs personnes. Des tirs de mortiers ont également touché une base de la Monusco, blessant trois casques bleus.
Cette reprise des hostilités s’inscrit dans un contexte marqué par une instabilité chronique dans l’est de la RDC, exacerbée par l’implication de forces étrangères. Depuis la résurgence du M23 en 2021, les tensions entre Kinshasa et Kigali se sont intensifiées, alimentées par des accusations réciproques. L’accord de cessez-le-feu signé en 2024 peine à être respecté, tandis que les populations locales subissent les conséquences directes des combats.
Alors que la situation s’aggrave, le président Félix Tshisekedi a convoqué un Conseil de défense et un Conseil des ministres pour aborder cette crise. Parallèlement, la cheffe de la diplomatie congolaise participe à un Conseil de sécurité extraordinaire de l’ONU à New York. Les appels de la communauté internationale, notamment du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, exhortent le M23 à respecter le cessez-le-feu.
Les casques bleus et les troupes de la SADC, déployées pour soutenir les FARDC, ont renforcé l’opération « Springbok » visant à protéger Goma et Sake. Cependant, leurs actions sont limitées par leur mandat défensif. Des perturbations technologiques, imputées à Kigali, compliquent les communications sur le terrain, ajoutant une dimension technologique inquiétante au conflit.
Les ambassades étrangères, dont celles des États-Unis et du Royaume-Uni, ont émis des alertes à leurs ressortissants, recommandant d’éviter la région. L’escalade actuelle menace de provoquer une crise humanitaire et diplomatique majeure. La communauté internationale reste divisée, malgré des preuves croissantes de l’implication militaire rwandaise en RDC. Pendant ce temps, les civils continuent de payer un lourd tribut.