Environ 220 soldats sud-africains sont rentrés ce lundi 16 juin à Bloemfontein après avoir participé à la mission militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en République démocratique du Congo. Ce retour marque le retrait progressif de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) de la région du Kivu, où elle avait été déployée dans le cadre de la mission SAMIDRC. Un quatrième et dernier groupe est attendu dans les prochains jours.
Déployée depuis décembre 2023, la mission visait à appuyer l’armée congolaise dans sa lutte contre les groupes armés opérant dans l’est du pays, notamment le M23. Mais la réalité du terrain a rapidement mis à l’épreuve les contingents envoyés. Les affrontements autour de Goma se sont révélés particulièrement violents. Au total, 14 soldats sud-africains ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés. Ce lourd bilan a assombri le retour des troupes, accueilli dans un mélange de fierté et de deuil.
La mission de la SADC s’inscrivait dans un contexte de vide sécuritaire croissant, alors que la force onusienne MONUSCO entamait son retrait progressif du territoire congolais. Kinshasa, confrontée à l’activisme persistant du M23, mais aussi à une multitude d’autres groupes armés, avait sollicité un appui militaire régional. Pretoria, qui entretient des liens historiques et politiques avec la RDC, avait répondu présent avec l’envoi de plusieurs centaines de soldats.
Le mandat de la SAMIDRC ayant expiré en mars 2025, Pretoria semble désormais vouloir évaluer les résultats de cette intervention, dans un climat politique interne où les déploiements militaires extérieurs suscitent des débats. Le retour progressif des troupes pourrait indiquer une volonté de recentrer l’action de la SANDF sur des priorités nationales, même si le président Cyril Ramaphosa n’a pas encore précisé l’avenir de l’engagement sud-africain en matière de sécurité régionale.
Aucun haut responsable militaire n’a pris la parole publiquement lors de l’arrivée des soldats à l’aéroport de Bloemfontein. En revanche, des familles et des membres de la société civile étaient présents pour rendre hommage aux militaires tués. Dans un contexte où les pertes humaines restent sensibles, le gouvernement sud-africain pourrait être tenté de temporiser toute nouvelle initiative militaire à l’étranger. Plusieurs analystes pointent toutefois le risque d’un vide sécuritaire en RDC si les partenaires régionaux se retirent trop rapidement.