Trois civils sont morts mardi 7 février dans la soirée, dans l’Est de la RDC, au nord de la ville de Goma, dans l’attaque d’un convoi de l’ONU. Des manifestants en colère ont attaqué un convoi des Casques bleus de la mission des Nations unies (Monusco), dans un climat de protestation des populations face à l’avancée des rebelles du M23 depuis des mois autour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Selon la Monusco, ses Casques bleus revenaient d’une mission d’approvisionnement de vivres à Kiwanja et se rendaient à Goma, accompagnés par des militaires congolais, mardi 7 février. Dans les encablures de la cité de Munigi, ils ont été assiégés par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le cortège à s’immobiliser.
Toujours d’après la Monusco, dans la foulée, les assaillants ont mis le feu à quatre camions du convoi avant de dérober leur cargaison.
Trois personnes sont mortes durant les échauffourées, tandis que les Casques Bleus et les soldats congolais tentaient de protéger le convoi. Dans son communiqué, la Monusco ne précise pas la provenance des balles tirées, mais la société civile dit ne pas avoir de doute. Pour elle, les trois victimes ont été fauchées par des balles tirées par les Casques bleus et leurs partenaires congolais.
La Monusco annonce avoir ouvert une enquête conjointe avec les autorités congolaises pour déterminer les circonstances de ces décès, qu’elle juge « regrettables ».
En novembre dernier, un autre convoi de Casques bleus avait été pris pour cible par un groupe de civils dans le même contexte de percée du M23. La tension était encore vive dans la région contre les forces étrangères mardi soir, aux termes de deux jours de manifestations violentes à l’appel des groupes de pression de la société civile.
Les forces armées congolaises ont organisé, mardi à Goma, une « marche de dissuasion » pour « rassurer la population », montrer que l’armée est là, « prête à parer à toute éventualité », selon l’un de ses porte-paroles.
rfi