Dans l’ouest de la République démocratique du Congo, une attaque des miliciens Mobondo contre l’armée dans le territoire de Kwamouth, au Maï-Ndombe, a causé la mort d’une cinquantaine de personnes ce week-end. Parmi les victimes, on compte 42 miliciens, neuf militaires et une femme de militaire.
Les miliciens, affiliés à la communauté Yaka, ont d’abord tenté une attaque vendredi, avant d’être repoussés par l’armée. Revenant en force samedi à l’aube, ils ont fait face à une armée bien préparée, ce qui a conduit à des pertes humaines importantes dans leurs rangs. Selon David Bisaka, député provincial de Maï-Ndombe, les miliciens étaient armés de machettes, de bâtons et de calibres 12, contre une armée équipée de manière bien plus sophistiquée.
Ces violences surviennent dans un contexte de tensions intercommunautaires persistantes dans le territoire de Kwamouth. Début avril, les chefs traditionnels et les responsables des milices avaient pourtant signé un accord de cessation des hostilités en présence du président Félix Tshisekedi. Cet accord semblait marquer la fin des violences, mais les récentes attaques montrent que les tensions restent vives.
La reprise des hostilités pose de nombreuses questions quant à l’avenir de la paix dans cette région. Les miliciens accusent les forces gouvernementales de partialité envers les Teke, ce qui complique davantage la situation. Un haut responsable de l’armée, cependant, insiste sur le fait que leur mission est de protéger les civils et de rétablir l’autorité de l’État, sans favoritisme ethnique.
Les habitants de Kinsele et des villages voisins sont profondément affectés par ces événements. Stanys Libi, chef du village de Kimomo, exprime son incompréhension face à cette résurgence de la violence malgré l’accord de paix signé quelques mois plus tôt. La population vit désormais dans la peur de nouvelles attaques.
Face à cette situation critique, de nombreux acteurs locaux appellent à une intervention plus ferme du gouvernement pour stabiliser la région. La protection des civils et le renforcement de la présence militaire sont jugés essentiels pour éviter une escalade de la violence et restaurer la paix durablement.