Le budget 2026 proposé par l’administration Trump annonce des coupes significatives dans l’aide internationale, avec des conséquences majeures pour l’Afrique. Parmi les principales mesures, figure la suppression de la contribution américaine au Fonds africain de développement (FAD), d’un montant de 555 millions de dollars, ainsi qu’une réduction de 83,7 % du financement destiné aux programmes internationaux, ce qui pourrait remettre en cause de nombreux projets en Afrique, notamment dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’éducation.
La Maison-Blanche justifie cette réorientation par le besoin de recentrer l’aide publique américaine sur les priorités stratégiques des États-Unis. L’objectif est de lutter contre ce que l’administration considère comme des dérives idéologiques, telles que les financements pour le changement climatique, la diversité et les droits LGBTQ. En supprimant ces financements, Trump entend renforcer la sécurité nationale et privilégier les retombées pour le contribuable américain, en diminuant l’impact des engagements mondiaux de son pays.
Cette réduction des financements fait partie d’un virage plus large dans la politique étrangère américaine, qui pourrait profondément affecter les relations économiques et diplomatiques des États-Unis avec l’Afrique. Si la suppression de la contribution au FAD ne menace pas la survie immédiate de l’institution, elle envoie un message clair sur la volonté des États-Unis de revoir leurs priorités et de remettre en question les mécanismes de financement traditionnels. De plus, l’ONU et ses missions de maintien de la paix, où l’Afrique joue un rôle central, sont particulièrement touchées par l’absence de financement de la part de Washington.
Les coupes budgétaires affecteront également l’aide humanitaire et les initiatives liées au développement durable. Le budget 2026 prévoit une réduction de 3,2 milliards de dollars pour les programmes d’aide en cas de catastrophe et pour la migration et les réfugiés. Ce montant sera alloué uniquement lorsque les secours répondront aux objectifs de politique étrangère des États-Unis. Les programmes de l’agriculture et du climat, notamment ceux en lien avec l’Afrique, perdront également une partie substantielle de leur financement, mettant en péril des projets essentiels pour la sécurité alimentaire et la gestion des crises climatiques.
Malgré ces coupes, l’administration Trump cherche à repositionner l’aide américaine à travers des instruments plus ciblés et stratégiques. L’augmentation du budget de l’U.S. International Development Finance Corporation (DFC), de 2,8 milliards de dollars, et l’instauration du “America First Opportunity Fund” montrent une volonté d’investir là où les intérêts américains sont les plus forts. Bien que l’Afrique ne soit pas mentionnée explicitement, ces repositionnements géopolitiques pourraient avoir des répercussions indirectes sur le continent, notamment dans des secteurs stratégiques comme les mines.
Il est cependant important de noter que certains programmes clés sont préservés, notamment le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR), qui continue de financer la lutte contre le VIH/SIDA dans plusieurs pays africains. De plus, l’administration Trump prévoit un engagement de 3,2 milliards de dollars pour la 21e reconstitution de l’Association Internationale pour le Développement (IDA), un financement essentiel pour les pays africains les plus pauvres. Cela indique que, bien que certains domaines soient mis à mal, les États-Unis restent investis dans certains secteurs considérés comme essentiels pour leur sécurité sanitaire et leurs priorités diplomatiques.