Pour engorgement du chronogramme de la transition, les réformes majeures prévues pour cette Transition pourraient se réduire à l’adoption, le cas échéant du projet de la nouvelle Constitution.
– maliweb.net – Pour des contraintes d’agenda, les réformes politiques et institutionnelles attendues durant cette Transition risquent de se résumer essentiellement au projet de la nouvelle Constitution ; en dehors évidemment de la réforme électorale.
En effet, hormis la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), le pouvoir de transition commence laborieusement à poser les jalons supposés de la refondation de l’Etat, appelée de tous les vœux. Celle-ci est censée changer en profondeur la gouvernance sociopolitique du pays. Mais, il est évident que ce changement ne pouvait s’opérer dans un contexte aussi clivant que celui consécutif aux événements du 18 août 2020.
Car, le double coup d’Etat d’août 2020 et de mai 2021 n’a pas pu créer les conditions d’un rassemblement de sursaut des forces patriotiques du pays en vue d’aller à une remise à plat des institutions et du système de gouvernance du pays. Sans oublier que le pays avait sombré dans une crise multidimensionnelle aggravée par ces coups de force militaires qu’il paraissait impossible de se donner les moyens d’un relèvement innovateur.
C’est ainsi qu’aux efforts qu’impose la résolution de la crise sécuritaire se sont greffés des sacrifices supplémentaires pour compenser des cas de suspensions de plusieurs portefeuilles d’aides bilatérales et multilatérales. Ce qui a provoqué une grave tension de trésorerie mettant à mal les caisses de l’Etat. Une situation qui sera rendue encore plus rude avec les sanctions inhumaines, criminelles et injustes de la CEDEAO et de l’IEMOA.
Ce tableau peu reluisant rend difficile le processus des réformes, surtout les priorités semblent avoir changé d’ordre d’importance. Quand on sait que le pays est confronté à de nouveaux défis d’ordre social, dont des questions de subsistance. Il s’agit des pénuries alimentaires, de la hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité. S’y ajoute la demande sociale forte avec des bourdonnements au sein de certains syndicats.
Tout cela constitue un contexte plutôt défavorable et très compliqué pour amorcer sereinement le chantier des réformes politiques et institutionnelles pourtant fortement souhaitées. Ce d’autant qu’au sein de la classe politique nationale, des réticences se font jour sur l’opportunité de certaines des innovations annoncées. Ce qui fait qu’en tout et pour tout, le processus d’adoption de la nouvelle Constitution se retrouve au centre de tous les intérêts. Le texte de l’avant-projet, fort de ses 195 articles, et réputé issu de larges concertations pourrait-il rassembler les Maliens autour de l’idéale du changement et de la gouvernance vertueuse et participative ? Et le processus référendaire qui s’annonce, sera-t-il couronné de succès dans l’intérêt du peuple malien ? Ce sont là des questions qui taraudent les esprits dans un contexte d’hostilité et de tension avec certains pays voisins ou précédemment amis. Quid de la question de l’intégrité territoriale du pays plus menacée par des hordes de groupes armés terroristes ? Cette situation n’est-elle pas un obstacle à la réforme constitutionnelle ? La question divise. Et un consensus politique salvateur est fortement attendu.
Boubou SIDIBE
Source: maliweb.net