En 2025, la liberté d’expression reste sous pression dans de nombreux pays africains, où les régimes autoritaires continuent de museler la presse, d’attaquer l’opposition politique et de restreindre les libertés civiles. Selon le rapport annuel de Freedom House sur les droits politiques et les libertés civiles, Freedom in the World 2025, vingt-neuf pays africains sont classés parmi les nations « Non libres », mettant en lumière la lutte persistante contre la censure, la répression et les violations des droits humains sur le continent.
L’attaque contre la liberté de la presse et les droits civils est devenue systématique dans plusieurs pays africains. Des gouvernements comme ceux de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Rwanda, par exemple, imposent des lois strictes sur les médias, restreignent l’accès à internet et musèlent les voix dissidentes. Les journalistes, les activistes et les leaders de l’opposition sont souvent confrontés à des arrestations, des intimidations ou des exils forcés pour avoir dénoncé la corruption gouvernementale ou les abus des droits humains. Cela reflète une tendance plus large dans toute la région, où la liberté d’expression est régulièrement compromise pour maintenir l’ordre établi.
Cette situation de répression trouve son origine dans un contexte historique marqué par des régimes autoritaires installés après des indépendances souvent mal négociées. L’absence de véritables transitions démocratiques dans de nombreux pays, couplée à une gestion politique fragile, a favorisé l’émergence de régimes qui cherchent à maintenir leur pouvoir par tous les moyens. Dans des pays comme l’Ouganda, l’Algérie ou la République du Congo, l’opposition politique est souvent perçue comme une menace à l’ordre établi, et les élections sont manipulées pour garantir la victoire des gouvernements en place. Ces régimes n’hésitent pas à recourir à des arrestations arbitraires, à la torture ou aux disparitions forcées pour réduire au silence toute forme de contestation.
L’ère numérique a ajouté une nouvelle couche de complexité à la répression. De plus en plus de régimes autoritaires en Afrique utilisent la technologie pour surveiller les opposants, censurer les informations et contrôler l’espace public. En des périodes de troubles politiques, des pays comme le Soudan, le Tchad ou le Burundi ont fréquemment coupé l’accès aux réseaux sociaux, tout en bloquant l’accès à des sites d’information indépendants. Ces actions visent à empêcher la circulation de l’information et à étouffer les mouvements d’opposition, notamment en période de crise.
En parallèle, plusieurs gouvernements africains ont adopté des lois vagues et restrictives qui criminalisent la critique de l’État, les manifestations publiques et la dénonciation des abus. En Éthiopie et au Mozambique, des peines de prison sévères sont prononcées pour des accusations telles que « propagation de fausses informations », une notion floue souvent utilisée pour faire taire les critiques. Dans des pays comme l’Eswatini ou la Guinée équatoriale, des lois sur la diffamation et la sédition sont également utilisées pour réprimer toute forme de dissidence sous prétexte de sécurité nationale.
Malgré ces défis persistants, un espoir demeure. La pression internationale, l’activisme croissant et l’utilisation des outils numériques par les citoyens africains pour organiser des mouvements de résistance laissent entrevoir une évolution positive. Bien que le chemin reste semé d’embûches, ces éléments pourraient conduire à un changement réel, si les gouvernements africains s’engagent à respecter les droits de la presse, à permettre à l’opposition de s’exprimer librement et à favoriser des processus démocratiques. Cependant, pour qu’une véritable liberté d’expression s’impose, il reste encore un long combat à mener.
Les témoignages d’activistes, de journalistes et d’opposants politiques qui ont été emprisonnés ou contraints à l’exil soulignent les dangers auxquels sont confrontées les voix dissidentes en Afrique. Ces récits mettent en lumière l’ampleur de la répression et la résilience des individus qui continuent de lutter pour la démocratie et la liberté. Dans des pays comme le Cameroun ou le Soudan, l’investigation journalistique est devenue un acte de bravoure, tandis que les leaders de l’opposition sont souvent contraints de fuir pour éviter des arrestations arbitraires.
Rang | Pays | Statut de liberté |
---|---|---|
1 | Algerie | Non libre |
2 | Rwanda | Non libre |
3 | Burundi | Non libre |
4 | Cameroun | Non libre |
5 | Tchad | Non libre |
6 | République centrafricaine | Non libre |
7 | République du Congo | Non libre |
8 | Guinée équatoriale | Non libre |
9 | Egypt | Non libre |
10 | Ethiopie | Non libre |
11 | Gabon | Non libre |
12 | Mali | Non libre |
13 | Mauritaniae | Non libre |
14 | Mozambique | Non libre |
15 | République démocratique du Congo | Non libre |
16 | Eswatini | Non libre |
17 | Somalie | Non libre |
18 | Soudan du Sud | Non libre |
19 | Soudan | Non libre |
20 | Togo | Non libre |
21 | Ouganda | Non libre |
22 | Zimbabwe | Non libre |
23 | Côte d’Ivoire | Non libre |
24 | Bénin | Non libre |
25 | Guinée | Non libre |
26 | Tunisie | Non libre |
27 | Guinée-Bissau | Non libre |
28 | Libye | Non libre |
29 | Djibouti | Non libre |