Dans la foulée de la répression brutale de la marche de l’opposition à Kinshasa le samedi dernier, les autorités congolaises ont empêché Moïse Katumbi, un opposant politique et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, de se rendre dans la province du Kongo Central. Cette province était prévue comme lieu d’activités politiques pour son parti à seulement 7 mois des élections. Cependant, dès son arrivée à la frontière de la province, il a été arrêté par la police sur instruction du gouverneur, qui avait exprimé lundi soir des préoccupations sécuritaires nécessitant le report de ce déplacement.
Un petit groupe de militants accompagnait Moïse Katumbi et ses collaborateurs au moment où ils ont été confrontés à un escadron de policiers à la frontière. Ces derniers leur ont interdit de poursuivre leur voyage et une longue discussion s’en est suivie avec les forces de l’ordre, qui ont notifié à Moïse Katumbi qu’il n’était pas autorisé à entrer dans la province sans l’approbation préalable du gouverneur.
Malgré les tentatives de Moïse Katumbi de proposer de simplement fouler le sol du Kongo-Central en tant que simple citoyen sans mener d’activités politiques, la police est restée inflexible, l’obligeant ainsi à faire demi-tour. Le porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, a vivement critiqué ce qu’il a qualifié de « dérive dictatoriale » du pouvoir de Félix Tshisekedi, en ajoutant que « les masques sont tombés ».
Le gouverneur du Kongo-Central avait précédemment demandé au parti de Moïse Katumbi de reporter ce déplacement à un jour spécifique au lieu d’une semaine entière, tout en limitant ses activités à un seul lieu prédéterminé. Dans la cité de Mbanza-Ngungu, qui devait être la première étape de la tournée de Moïse Katumbi, la police a démantelé la tribune prévue pour le rassemblement dès le matin.
Cette série d’événements a suscité de vives réactions. L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, aujourd’hui opposant, a dénoncé cette « obstruction inacceptable ». Pour Martin Fayulu, le président Tshisekedi et ses partisans « ont franchi les limites ». En conséquence, Guy Bandu, le gouverneur du Kongo Central, a été rappelé « toutes affaires cessantes » à Kinshasa pour consultation, conformément à un télégramme émanant du vice-premier ministre de l’intérieur et de la sécurité.