Un atelier ouvert à Yaoundé le 5 septembre 2024, sous l’égide du ministère camerounais de l’Economie (Minepat) et de l’Autorité du bassin du Niger, vise une gestion concertée des parcs voisins de Sena Oura au Tchad et de Bouba Ndjida au Cameroun.
« Cet atelier va résoudre plusieurs problèmes. Etant donné que le complexe binational transfrontalier de Sena Oura / Bouba Ndjida est à cheval entre 2 pays, de nombreux services et acteurs interviennent dans son exploitation. Ou la ressource est unique. Ces travaux vont permettre que la pression qui s’exerce sur ces ressources naturelles puisse être organisée. Chacun va comprendre quel est son rôle dans la gestion de ce complexe et faire en sorte que les conflits soient résolus de façon concertée et non plus dispersée comme auparavant. » C’est en ces termes que le président de la coordination des usagers du bassin du Niger, Moussa Koué, a présenté le bien-fondé des assises qui vont se tenir jusqu’au 7 septembre.
Présidés par le directeur de l’Aménagement du territoire et de la mise en valeur des zones transfrontalières au Minepat, Guy Debok Nghemning, ces 3 jours de travaux ont pour objectif majeur de mettre en place la plateforme de gestion intégrée de l’écosystème transfrontalier de Sena Oura au Tchad et de Bouba Ndjida au Cameroun. Dans le détail, il s’agit de faciliter les concertations entre les différentes catégories d’acteurs pour la désignation de leur représentant dans les différents organes de la plateforme nationale de gestion dudit écosystème, et de mettre en place les organes de la plateforme nationale.
Différents acteurs
Selon le coordonnateur régional du Projet d’amélioration de la gestion, de la gouvernance et de la conservation des ressources basé sur les connaissances du bassin du Niger et des systèmes aquifères, Alomasso Tchokponhoué, « la plateforme va être constituée de différents acteurs. A savoir les représentants des pouvoirs publics, des organisations de la société civile, des collectivités territoriales décentralisées et des chefferies traditionnelles. » Compte tenu de ce que l’exploitation des ressources naturelles de cet écosystème transfrontalier est souvent sujette à des tensions, il ajoute : « Au niveau de cette plateforme il y aura une commission spécialisée qui va réfléchir sur les aspects sécuritaires et présenter les résultats aux décideurs pour des dispositions à prendre. »
Une démarche saluée par le maire de la commune de Tcholliré, Lawan Aoudou, qui souligne qu’« avant la gestion des ressources naturelles enjeux du complexe binational transfrontalier de Sena Oura / Bouba Ndjida était l’apanage des pouvoirs publics. Avec l’implication des populations riveraines, nous nous sentons déjà pris en compte parce que nous sommes également consultés à la base. Je crois que cette gestion concertée va contribuer au développement durable de notre localité et à l’intérêt supérieur de nos populations. »
Autant dire que le soutien des politiques et institutions nationales associées aux plateformes de la société civile pour une gestion améliorée de l’écosystème du fleuve Niger va contribuer au développement des capacités pour relever les défis émergents actuels et promouvoir des mécanismes de surveillance collaborative.