Les États-Unis ont décidé de se retirer d’un partenariat clé avec l’Afrique du Sud, en particulier dans le cadre de la transition énergétique. Ce retrait concerne l’accord de financement mis en place lors de la COP26 en 2021, destiné à aider les pays en développement à passer à des modèles énergétiques plus durables. Bien que cette décision marque un coup dur pour Pretoria, elle ne remet pas en cause l’ensemble du projet, car d’autres nations partenaires continuent de soutenir la transition énergétique du pays.
Le partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) avait vu le jour à la COP26, avec la promesse de financements internationaux pour accompagner les nations comme l’Afrique du Sud dans leur passage d’une économie dépendante du charbon vers une économie décarbonée. Les États-Unis s’étaient engagés à fournir un milliard de dollars en prêts non concessionnels et 56 millions de dollars en subventions. Toutefois, sous l’administration de Donald Trump, les États-Unis se sont retirés de plusieurs accords internationaux liés à la protection de l’environnement, dont l’accord de Paris sur le climat, et ont maintenant suspendu leur contribution à ce programme de transition.
L’Afrique du Sud, en raison de sa dépendance au charbon pour produire 80% de son électricité, figure parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde. La transition énergétique du pays est donc un défi de taille. Toutefois, ce projet est également crucial pour diversifier son économie et réduire son empreinte écologique. La situation est d’autant plus complexe que l’industrie charbonnière emploie environ 90 000 personnes. Dès lors, l’option de quitter cette source d’énergie sans alternative viable soulève des préoccupations économiques et sociales profondes.
Le retrait des États-Unis pourrait rendre plus difficile la mise en œuvre rapide de la transition énergétique de l’Afrique du Sud, car les fonds manquants devront être comblés par d’autres pays partenaires. Cependant, le ministre sud-africain de l’Énergie a assuré que le pays restait déterminé à mener à bien son programme de transition, estimé à plus de 80 milliards de dollars d’ici 2027. Malgré la perte de l’apport américain, d’autres nations comme la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne continuent de soutenir l’initiative. Ces pays semblent maintenir leur engagement envers la transition, soulignant la solidarité internationale face à un défi climatique global.
Si le retrait américain pourrait freiner certains projets, l’Afrique du Sud continue d’attirer des investissements privés. Microsoft a récemment annoncé un investissement de près de 300 millions de dollars pour développer des centres de données et de l’intelligence artificielle dans le pays. Ce soutien privé pourrait bien compenser, en partie, la perte de financement public, en offrant à Pretoria des solutions alternatives pour soutenir sa transition énergétique et son développement économique.
La transition énergétique de l’Afrique du Sud est loin d’être résolue. Le pays devra jongler entre les impératifs économiques, sociaux et environnementaux. La route vers une économie plus verte est semée d’embûches, mais la pression internationale sur les grands émetteurs de CO2 ne cessera d’augmenter. Si l’Afrique du Sud parvient à surmonter ces défis, elle pourrait se positionner comme un modèle pour d’autres nations en développement confrontées à des dilemmes similaires entre développement économique et respect des engagements climatiques.