La Cour d’appel de Rome a décidé de renvoyer la décision d’extradition de la chanteuse malienne Rokia Traoré à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La Cour européenne devra se prononcer sur la validité de la demande d’extradition émise par la Belgique. Rokia Traoré, arrêtée en Italie le 20 juin 2024, est actuellement détenue à la prison de Civitavecchia, mais pourrait être placée en résidence surveillée si des garanties sont fournies par son avocate.
La décision de la Cour d’appel de Rome fait suite à une demande de l’avocate de Traoré, Maddalena Claudia Del Re, qui a sollicité un renvoi préjudiciel à la CJUE. La chanteuse affirme être victime d’une violation de ses droits garantis par la Convention européenne. La justice belge l’a condamnée par contumace pour non-représentation d’enfant, sans qu’elle ait eu la possibilité de se défendre, ce qui constitue une infraction aux conventions internationales.
Rokia Traoré a été arrêtée à Rome le 20 juin 2024, sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique. En 2023, elle avait été condamnée par défaut à deux ans de prison pour non-représentation d’enfant dans le cadre d’un litige l’opposant à son ex-conjoint, Jan Goossens, dramaturge belge et père de leur fille mineure. La situation a été exacerbée par des allégations de violations de ses droits fondamentaux durant le procès en Belgique.
La Cour d’appel de Rome a également indiqué que Traoré pourrait être placée en résidence surveillée à Rome, sous réserve de trouver un hébergement répondant aux critères de sécurité requis. La prochaine audience est fixée au 26 septembre, et d’ici là, la décision de la CJUE sera cruciale pour déterminer si l’extradition vers la Belgique peut être contestée sur la base de violations des droits de l’homme.
En attendant cette décision, Rokia Traoré reste détenue à la prison pour femmes de Civitavecchia, où elle reçoit, selon son avocate, un traitement adéquat. Sa présence en prison reste un point sensible, et les efforts pour lui trouver un hébergement sûr à Rome sont en cours afin de permettre son transfert en résidence surveillée.
La procédure en cours pourrait établir un précédent important en matière de droits de l’homme et d’extradition au sein de l’Union européenne. Le cas de Rokia Traoré soulève des questions cruciales sur la protection des droits des individus face à des procédures judiciaires transfrontalières, et la décision de la CJUE sera scrutée de près par les défenseurs des droits humains.