Le 6 mai 2025, le Soudan a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis (EAU), accusés de soutenir les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en fournissant des drones pour attaquer Port-Soudan, le siège provisoire du gouvernement. Cette décision survient après plusieurs jours de frappes aériennes qui ont endommagé des infrastructures stratégiques de la ville, notamment son aéroport, des bases militaires et des dépôts de carburant.
Le ministre soudanais de la Défense, Yassin Ibrahim, a dénoncé un “crime d’agression” perpétré par les Émirats arabes unis, qu’il accuse d’avoir fourni des armes sophistiquées aux FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Selon Ibrahim, les Émirats auraient intensifié leur soutien après la défaite imminente de leur allié dans le conflit contre l’armée régulière soudanaise. En réponse à ces accusations, le Soudan a qualifié les Émirats d'”État agresseur”, fermant ainsi ses ambassades et consulats à Abou Dabi.
Cette rupture diplomatique survient dans un contexte de guerre civile au Soudan, où les forces armées du pays affrontent les FSR depuis 2023, après que le général Daglo ait retourné ses troupes contre le gouvernement dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane. La situation s’est aggravée avec les attaques aériennes ciblant Port-Soudan, qui ont paralysé des infrastructures vitales, bien que les FSR n’aient pas revendiqué ces frappes.
Le soutien présumé des Émirats arabes unis aux FSR a exacerbé la violence dans un pays déjà plongé dans le chaos. Le Soudan considère cette implication comme une violation de sa souveraineté et une menace pour sa sécurité nationale. L’attaque sur Port-Soudan, l’un des ports les plus importants du pays, a notamment porté un coup dur à l’économie déjà fragile du Soudan, qui dépend fortement de ce point de transit pour ses exportations.
À la lumière de ces événements, la situation semble tendre vers une escalade militaire. Le général al-Burhane a exprimé son optimisme quant à la victoire du Soudan, appelant à l’unité nationale pour surmonter cette crise. Toutefois, la dégradation des relations diplomatiques avec les Émirats pourrait entraîner des conséquences graves, notamment en matière de soutien international et d’implications économiques.
La décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a rejeté la plainte du Soudan contre Abou Dhabi pour complicité de génocide, ajoute une dimension juridique à ce conflit. La CIJ a jugé qu’elle n’avait pas compétence pour statuer sur cette affaire, ce qui a renforcé la position des Émirats, qui continuent de nier toute implication directe dans les attaques. Néanmoins, le Soudan semble déterminé à poursuivre sa lutte, cherchant à faire pression sur ses adversaires, tout en soutenant son peuple face à ce qu’il qualifie de “agression étrangère”.