La Russie a de nouveau remplacé ce mercredi 11 janvier le commandant de son « opération spéciale » en Ukraine, en nommant le général Valeri Guerassimov, qui était jusqu’ici chef d’état-major des armées. Une annonce émanant du ministère de la Défense. Sergueï Sourovikine devient adjoint et cède ainsi la place au chef d’état-major des armées.
Jamais un commandant d’opération n’avait autant pris la lumière en Russie. Sergueï Sourovikine n’aura pourtant exercé ses fonctions que trois mois.
Sa nomination avait été saluée par l’alliance Kadyrov-Prigojine, contre les généraux de l’armée, aux performances jugées par les deux chefs, mais aussi des blogueurs militaires, en des mots très durs.
Nommé le jour de la frappe contre le pont de Kertch, le 8 octobre dernier, Sergueï Sourovikine est celui qui a assumé le retrait de Kherson, mené la campagne de frappes intenses contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, lancé la construction de fortifications et de tranchées dans les territoires conquis par la Russie.
Difficile de savoir si son remplacement annonce une nouvelle phase dans le conflit, comme une offensive russe à la faveur du gel récent des sols. Elle marque en tout cas l’arrivée d’un très proche du ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qu’on disait sur la sellette.
Elle tombe aussi le jour où Wagner revendique le contrôle de Soledar, première avancée russe depuis des mois, à peine commentée par le ministère de la Défense.
Et dans le communiqué de nomination de M. Guerassimov, on peut lire parmi ses tâches « une coordination plus importante entre les types de forces sur le terrain ». Voilà qui peut aussi sonner comme une volonté de reprise en main.