Au Rwanda, six nouveaux sénateurs ont été investis le 24 octobre, marquant le renouvellement partiel de la Chambre haute. Parmi eux figure Frank Habineza, fondateur du Parti vert démocratique, le seul parti d’opposition officiellement reconnu dans le pays. L’ancien candidat aux présidentielles de 2018 et 2024 retrouve ainsi les bancs du Parlement après avoir été élu par le Forum consultatif des partis politiques pour un mandat de cinq ans.
Battu lors du scrutin présidentiel de 2024, Frank Habineza avait siégé comme député pendant six ans. Son élection au Sénat, institution chargée de superviser l’action du gouvernement et de garantir l’application des principes constitutionnels, marque une nouvelle étape dans son engagement politique. « Nous continuons à plaider pour le bien-être de la population et le renforcement de la démocratie », a-t-il déclaré, rappelant que l’unité et la réconciliation nationale restent au cœur de sa mission.
Fondé en 2009, le Parti vert démocratique demeure la seule formation d’opposition tolérée dans un paysage politique dominé par le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame. Malgré une marge de manœuvre réduite, le parti de Frank Habineza a réussi à conserver deux sièges de députés lors des dernières législatives. L’ancien candidat n’a cessé de défendre un pluralisme politique encadré mais vivant, insistant sur la nécessité de bâtir une culture démocratique « pas à pas ».
Depuis sa défaite à la présidentielle, Habineza a recentré ses efforts sur l’implantation régionale de son parti. Son ambition : construire une alternative crédible face à la coalition gouvernementale. En entrant au Sénat, il espère utiliser cette plateforme pour défendre davantage la transparence, la redevabilité et le respect de l’État de droit, autant de thèmes qu’il juge essentiels à l’évolution démocratique du Rwanda.
L’opposant ne cache pas ses intentions à long terme. Tout en réaffirmant sa loyauté envers les institutions, Frank Habineza se projette déjà vers 2029. « Si le parti me choisit à nouveau, je serai prêt », confie-t-il. Une déclaration qui confirme sa détermination à incarner une opposition institutionnelle, patiente mais persistante, dans un système où la dissidence ouverte reste étroitement encadrée.



