Le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a affirmé à Kigali l’ambition du Niger de devenir un acteur clé du nucléaire civil sur le continent africain. Lors du premier Sommet africain de l’innovation nucléaire pour l’Afrique (NEISA), tenu le 1er juillet, il a exposé la volonté de son pays de transformer l’uranium nigérien en levier de souveraineté énergétique et de développement partagé pour l’Afrique.
Prenant la parole au nom du président Abdourahamane Tiani, le chef du gouvernement a souligné que le Niger, premier producteur africain et deuxième mondial d’uranium, ne pouvait rester absent d’un débat aussi stratégique. « Pendant des décennies, notre uranium a éclairé l’Europe. Il est temps qu’il éclaire l’Afrique », a-t-il lancé. Ali Mahamane Lamine Zeine a mis en avant la maîtrise par le Niger de toute la chaîne d’exploitation, de l’extraction à l’exportation, et a plaidé pour une transformation locale de cette richesse, citant la nationalisation de Somaïr, l’ouverture prochaine de la mine de Dasa et l’immense potentiel du site d’Imouraren, estimé à 200 000 tonnes de réserves.
Ce projet s’inscrit dans le Programme électronucléaire du Niger (PEN), déjà amorcé par l’adoption d’une stratégie nationale, la conduite d’études sectorielles et la création d’un cadre réglementaire. Le Niger entre désormais dans une phase plus opérationnelle, axée sur la recherche de financements et de partenariats techniques. Le Premier ministre a salué le soutien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), dirigée par Serge Ékué, en matière de transition énergétique dans la sous-région.
En marge du sommet, Ali Mahamane Lamine Zeine a été reçu par le président rwandais Paul Kagame. Cette rencontre a permis d’évoquer les priorités du continent en matière de développement énergétique et les possibilités de coopération bilatérale. Le choix de Kigali, capitale d’un pays reconnu pour sa stabilité et son modèle de gouvernance, donne un poids symbolique fort au message du Niger.
Au sein de la Confédération des États du Sahel, regroupant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, Niamey entend capitaliser sur ses ressources naturelles – uranium, énergie solaire et éolienne, hydrocarbures, ressources hydriques – pour bâtir une autonomie énergétique qui serve de socle à une stratégie panafricaine. Cette vision s’inscrit dans un contexte de redéfinition des alliances régionales et de quête de solutions endogènes face aux défis énergétiques croissants du continent.