L’opposition à São Tomé-Et-Principe a manifesté mardi 20 décembre pour dénoncer les évènements des 25 et 26 novembre, quand quatre personnes sont mortes pendant la nuit. Trois présentées par le pouvoir comme des assaillants qui auraient pris d’assaut le quartier général de l’armée, la quatrième personne étant l’opposant et ancien mercenaire Arlécio Costa, arrêté à son domicile avant d’être tué.
Les autorités assurent avoir déjoué une « tentative de coup d’État », mais des zones d’ombres subsistent dans l’affaire. Une enquête a été ouverte sur des cas de « tortures » et d’« homicides » présumés et l’opposition attend des clarifications.
Avant le début de la manifestation, plusieurs partis d’opposition se sont entretenus avec le président de la République Carlos Vila Nova. Parmi eux, deux importantes formations siégeant au Parlement : le mouvement « Basta » et le Mouvement pour la libération de São Tomé-et-Principe, le principal parti d’opposition.
Nelson Carvalho, le porte-parole de ce groupe de partis, se dit dans l’attente des conclusions des enquêtes ouvertes sur les évènements du 25 novembre dernier : « Bientôt les choses vont être éclaircies, car le président de la République veut lui aussi que la population sache ce qui s’est passé, a-t-il déclaré suite à son entretien avec le chef de l’État. Il faut que les Santoméens puissent reprendre leur quotidien dans la paix, le calme et sans peur ».
De son côté, le premier ministre Patrice Trovoada dénonce « une récupération politique » de la part de l’opposition et estime que la manifestation est « irresponsable ».
Celle-ci a eu lieu alors que six militaires de São Tomé ont été placés ce jour en détention provisoire, car soupçonnés d’être les auteurs des violences commises le 25 novembre.
RFI