Le verdict a été rendu ce mercredi 7 décembre dans l’affaire de corruption dite de la « dette cachée ». Sur les 19 accusés jugés dans cette affaire, 11 proches du pouvoir, dont le fils de l’ancien président Armando Guebuza, ont été condamnés à des peines de prison ferme.
Le procès, retransmis en direct à la radio et à la télévision, aura duré sept mois dans un tribunal spécialement aménagé dans la cour d’une prison de Maputo. Le scandale, qui a éclaté en 2016, a plongé le pays dans sa plus grave crise financière depuis son indépendance.
L’affaire remonte à 2013, quand des prêts secrets de 2 milliards de dollars, garantis par l’État, ont été accordés à des entreprises publiques par des banques étrangères. Officiellement, pour des achats de navires de pêche et de patrouilleurs militaires.
Les 19 accusés, tous proches du pouvoir, étaient jugés pour chantage, faux, détournements de fonds et blanchiment. L’ancien chef du renseignement et de la sécurité de l’État et l’ex-patron du renseignement économique ont écopé de 12 ans de prison, comme le fils de l’ancien président Armando Guebuza. Ndambi Guebuza a été, lui, reconnu coupable d’avoir joué les facilitateurs auprès de son père en échange de 33 millions de dollars.
L’actuel chef de l’État, Filipe Nyusi, mis en cause dans plusieurs témoignages, n’a pas été inquiété par la justice.
Malgré plusieurs audits menés, il n’a pas été possible de déterminer ce qui a été acheté avec l’argent des prêts. Le juge a estimé que « les crimes commis ont eu des effets qui se feront sentir sur des générations. Le pays a été bloqué, l’aide financière à l’État suspendue et la pauvreté s’est aggravée pour des milliers de Mozambicains ».
D’autres procédures sont encore en cours en Suisse, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.
RFI