Le Sénat du Kenya a publié un rapport d’enquête choquant révélant les “défaillances” de la justice et de la police dans l’affaire de la secte dirigée par le pasteur Mackenzie. Cette révélation survient quatre mois après l’arrestation du pasteur, suspecté d’avoir causé la mort de plus de 400 personnes à travers des appels à un “jeûne extrême”.
Le pasteur Mackenzie, ancien chauffeur de taxi né en 1976, était déjà sous le regard de la justice depuis 2017 pour ses prêches qualifiés d'”extrêmes”. Les sénateurs soulignent que malgré quatre enquêtes judiciaires ouvertes, le système de justice n’a pas pu prévenir les atrocités perpétrées par Paul Mackenzie. En 2017, il avait été acquitté d’accusations de radicalisation, et deux ans plus tard, bien qu’accusé d’être impliqué dans la mort de deux enfants par la faim, il avait été libéré sous caution en attendant son procès.
La commission du Sénat pointe également les défaillances de la police locale et l’inaction du comité local de sécurité. Ils avaient été alertés à plusieurs reprises et avaient reçu des plaintes de chefs religieux et d’associations locales signalant la radicalisation d’adultes, des actes de séquestration et des conditions inhumaines. Cependant, aucune enquête approfondie n’a été menée en réponse à ces plaintes, selon les sénateurs. La commission estime ainsi que la législation régissant les organisations religieuses doit être révisée.
L’arrestation de Paul Mackenzie en avril a marqué une avancée majeure dans l’affaire, avec la découverte de 428 corps dans la forêt de Shakahola. Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont décédées de faim, mais des traces d’étranglement, de coups, d’abus sexuels et de disparition d’organes ont également été constatées. Ces éléments laissent planer le soupçon d’un éventuel trafic.
L’enquête désormais close, Paul Mackenzie et ses 29 coaccusés seront formellement mis en accusation. L’ancien gourou devrait être poursuivi pour “terrorisme”, marquant ainsi une avancée cruciale dans la lutte contre cette secte qui a semé la terreur au Kenya.