Alors que les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale débutent à Washington, l’ONG Oxfam publie un rapport alarmant. Il révèle que les politiques de ces institutions financières internationales exacerbent les inégalités dans les pays bénéficiaires de leurs aides financières.
Le FMI et la Banque mondiale affirment prioriser la lutte contre les inégalités. Cependant, selon Kate Donald, directrice du bureau d’Oxfam à Washington, leurs actions favorisent l’accroissement du fossé entre les riches et les autres. Les données analysées par l’ONG sur la dernière décennie montrent que les inégalités de revenus sont soit anormalement élevées, soit en hausse dans 60% des 106 pays examinés.
Les pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont exemplaires de cette situation critique. Ces nations consacrent une part plus importante de leur budget au remboursement de leurs dettes qu’à des secteurs vitaux tels que l’agriculture ou la santé. Cette condition résulte des politiques de prêts préconisées par le FMI et la Banque mondiale, plaçant ces pays dans un cycle de surendettement.
Face à ce tableau peu reluisant, des voix s’élèvent pour appeler à une réforme significative. Fati N’Zi Hassane, directrice Afrique d’Oxfam, souligne la nécessité de réduire, annuler ou restructurer la dette. Elle plaide également pour une réallocation plus juste des financements, favorisant les dons plutôt que les prêts onéreux.
La Banque mondiale a pris des mesures timides pour ajuster ses méthodes de financement. Ajay Banga, directeur de l’institution, a appelé à une vaste campagne de dons pour renforcer l’Association internationale pour le développement (IDA), dont la moitié des bénéficiaires sont africains. Cette initiative pourrait marquer un tournant, mais les ressources restent insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins.
Bien que la Banque mondiale s’efforce de cibler la réduction des inégalités, les critiques, comme Oxfam, restent sceptiques quant à l’efficacité de ces efforts. Le financement de l’IDA à des entreprises lucratives soulève des questions sur la réelle allocation des ressources destinées à combattre les inégalités. Le débat sur l’efficacité des politiques des grandes institutions financières continue de dominer les discussions internationales.