Barthélémy Dias, maire de Dakar et figure politique de l’opposition sénégalaise, a annoncé ce 9 décembre 2024 qu’il déposera un recours suite à sa récente radiation de son mandat parlementaire. Cette décision intervient après la confirmation par la Cour suprême d’une condamnation pour homicide datant de 2017. Dias affirme que son initiative vise à mettre en lumière les pratiques du pouvoir actuel en matière d’État de droit.
Devant la presse, Barthélémy Dias a précisé que son recours ne vise pas à retrouver son siège à l’Assemblée nationale, mais à dénoncer ce qu’il perçoit comme une justice à géométrie variable. « Nous voulons, à travers ce recours, que les Sénégalais puissent constater si les dirigeants actuels croient réellement en l’État de droit », a-t-il déclaré. Selon lui, plusieurs parlementaires condamnés continuent d’exercer leurs fonctions, créant ainsi une situation qu’il qualifie de « deux poids, deux mesures ».
Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu au Sénégal, où les luttes d’influence entre le pouvoir et l’opposition s’intensifient. Élu député en novembre 2024 sous la bannière de la coalition Samm Sa Kaddu, Barthélémy Dias est radié en raison d’une condamnation pour homicide liée à un incident survenu en 2011. La victime, Ndiaga Diouf, avait été tuée par balle lors d’affrontements devant la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur, alors dirigée par Dias.
La radiation de Barthélémy Dias soulève des questions sur l’équité du système judiciaire et la neutralité des institutions démocratiques. Son recours pourrait ouvrir un débat national sur la transparence et la cohérence des décisions judiciaires impliquant des personnalités politiques. L’opposition, déjà mobilisée sur d’autres fronts, pourrait s’en saisir pour accentuer la pression sur le gouvernement.
Barthélémy Dias a profité de cette annonce pour interpeller les citoyens et les institutions sénégalaises. « Ce qui se passe dépasse l’Assemblée nationale. Nous sommes face à une dérive systémique que nous ne pouvons accepter », a-t-il averti. Ses déclarations mettent en lumière une fracture croissante entre les aspirations démocratiques et la gestion actuelle des affaires publiques.
Enfin, cette affaire pourrait cristalliser les tensions entre le pouvoir et ses opposants, renforçant le rôle de Barthélémy Dias en tant que porte-parole des frustrations populaires. Sa stratégie, consistant à dénoncer publiquement les dysfonctionnements du système, pourrait galvaniser une partie de l’électorat en vue des échéances politiques à venir, tout en alimentant un débat crucial sur l’avenir de la démocratie au Sénégal.