Barthélémy Dias, figure majeure de l’opposition sénégalaise, a été officiellement démis de ses fonctions de maire de Dakar. Cette décision intervient une semaine seulement après la perte de son mandat de député. Une inéligibilité liée à une condamnation judiciaire de 2017 a été invoquée pour justifier cette destitution, confirmée par des documents diffusés le vendredi 13 décembre 2024.
La déchéance de Barthélémy Dias repose sur une notification émise par le préfet de Dakar le 10 décembre, déclarant l’opposant « démissionnaire » de son poste de conseiller municipal, condition préalable à son statut de maire. Ces documents, dont un procès-verbal signé par Dias lui-même, ont été validés par la mairie de Dakar. La cause invoquée remonte à une condamnation pour coups mortels, prononcée en 2017 et confirmée en appel en 2022, puis par la Cour suprême fin 2023.
Cette décision s’inscrit dans un climat politique tendu au Sénégal, où Barthélémy Dias, élu maire de Dakar en 2022, incarne une opposition active face au parti Pastef actuellement au pouvoir. La plainte à l’origine de cette procédure a été déposée par Bayne Gueye, militant du Pastef, renforçant les accusations d’acharnement politique portées par Dias contre le gouvernement.
Avec cette double déchéance en une semaine, l’avenir politique de Barthélémy Dias semble incertain. S’il a dénoncé une cabale orchestrée par ses adversaires, l’opposant promet de résister aux décisions qu’il juge illégitimes. Un point de presse annoncé ce vendredi après-midi pourrait permettre de clarifier sa stratégie future et ses éventuelles démarches pour contester ces décisions.
La destitution de Barthélémy Dias soulève des interrogations sur l’état de l’opposition au Sénégal. Alors que les échéances électorales de 2025 se rapprochent, ces événements pourraient exacerber les divisions et limiter les capacités de mobilisation de figures emblématiques telles que Dias. Cependant, les soutiens de l’opposant appellent à maintenir la pression sur le gouvernement.
Au-delà du cas Dias, cette affaire met en lumière les dynamiques complexes du paysage politique sénégalais. Entre l’utilisation des institutions judiciaires et administratives et les accusations d’instrumentalisation politique, cette situation illustre les défis d’une démocratie confrontée à des tensions internes croissantes.